Bondamanjak

Du Bonheur de l’Omerta…

Par ​​​​​​​Siméon SALPETRIER.
Deux rubriques ont fait l’actualité de ces dernières semaines : « l’affaire Cahuzac » et « le mariage pour tous ». Elles ont mis en lumière deux principes fondamentaux de la société : la morale et la justice.
​L’affaire Cahuzac part d’un mensonge qui offense la morale, bafoue la République et ses représentants. L’opinion s’enflamme et exige la transparence de la vie politique.
​Le mariage pour tous, projet de loi basé sur l’égalité de droit pour tous les citoyens, tous genres confondus, tire son fondement de la même justice accordée à chacun.
​Le mensonge est au centre des deux actes mais les motivations sont différentes. Dans le premier, un élu devenu ministre se veut exemplaire et pourfendeur des fraudeurs du fisc alors qu’il possède des comptes à l’étranger. Il pensait que cette entorse resterait cachée. Dénoncé, il nie avec aplomb devant ses collègues et l’Assemblée nationale réunie.
Dans le second, ce qui devait être une simple extension de l’égalité des droits à tous les citoyens est habillée de mensonges pour couvrir et justifier l’intolérance politico-religieuse de certaines strates de la société française.
​Chacun des deux camps aurait préféré accomplir sa mission sans que les vices cachés ancrés dans sa vraie nature ne soient révélés. Dénoncés, l’un démissionne et demande pardon et l’autre sombre dans la violence.
​On est en plein dans la critique du philosophe allemand, Friedrich Nietzsche, lui qui estimait que la véritable passion de l’homme pour exister n’était pas la recherche de la vérité et que la religion et les institutions lui servaient simplement d’écrans destinés à masquer sa vraie nature, celle qui pouvait ternir son paraître.
​Ce philosophe affirme que : « Les vérités que l’on tait deviennent vénéneuses. »
​Nous sommes rivés sur les travers de la société française. Pourtant, la nôtre, la martiniquaise, est truffée d’exemples « d’hommes du monde », bâtis sous la « débrouillardise », enveloppés dans des draps de vertu pour cacher leur vrai visage et faire étinceler une notoriété usurpée. Ils parient sur l’omerta pour protéger leur statut.
​Dans la faillite du Crédit Martiniquais, il y a ceux qui ont emprunté sans garantie, qui n’ont pas remboursé et sont blanchis par la Justice. Il y a aussi ceux qui ont emprunté avec avals et se sont arrangés pour que d’autres remboursent à leur place.
​C’est ainsi que Roland Laouchez, journaliste bien connu, ancien président du Club de la Presse Martinique, patron de la chaîne Tv KMT, a souscrit un emprunt au CM en sollicitant ma caution ainsi que celle de deux de ses bons amis. Avec la complicité d’un cadre de cette banque, il décide de ne pas rembourser et faire que la banque obtienne du Tribunal que je sois seul à payer à sa place.
​J’ai donc reçu un Avis à Tiers Détenteur et une injonction à payer la somme rondelette de
625 000F. A l’époque, mes enfants étudiaient à Bordeaux et Toulouse. J’avais donc, outre les pensions, deux loyers à payer ainsi que l’emprunt de ma maison. Le fisc me prélevait plus de la moitié de mon salaire et cela a duré des années jusqu’au solde de la créance de Monsieur Laouchez : 625 000 F qui représentent aujourd’hui 130 000€ environ.
​Il n’a pas voulu rembourser le Crédit Martiniquais et bien évidemment, il estime ne rien me devoir. Une fois pourtant, il eut un problème de conscience. Il m’envoya un chèque de 250F du Crédit Agricole mais…il était sans provision ! Il me rencontra un jour dans un avion, il me regarda dans les yeux et me lança méprisant : « Tu as envie de me tuer, hein ? »
​Dans cette affaire, Roland Laouchez a pour complice ses deux autres cautions, parfaitement solidaires dans ce qui n’est autre qu’une escroquerie : M. Charles Marajo, grand responsable d’Association de Parents d’élèves et M. Camille Chauvet, historien, journaliste et dignitaire maçonnique.
​Du beau monde protégé par l’omerta !

​​​​​​​Siméon SALPETRIER. 25/04/13