La résistance à la psychanalyse a existé dès l’invention de cette nouvelle science. La démarche de Sigmund Freud a heurté aussi bien la morale religieuse que les certitudes scientistes de son époque, aussi bien les conservateurs que les réformateurs. C’est dire que cette opposition ne fut pas de nature intellectuelle, mais bien de nature affective.
L’Occident a mis du temps pour reconnaitre l’importance de la découverte des processus psychiques inconscients. De tous les pays européens, la France est celui qui a opposé la plus farouche résistance. Et même ceux qui se sont intéressés à la psychanalyse n’ont eu de cesse de vouloir séparer la psychanalyse de la personne même de Freud et la pratique analytique des théories freudiennes. Cette « psychanalyse à la française» a atteint son objectif puisqu’il est devenu banal d’entendre de la bouche aussi bien des ennemis traditionnels de Freud que dans celle de ceux qui se sont autoproclamés ses seuls vrais interprètes: la Psychanalyse n’est pas scientifique. Certains, dans tous les courants, l’auraient même dépassé grâce au double salto arrière du « retour à Freud ».
Cette conférence permettra de montrer :
La scientificité du freudisme qui reste aujourd’hui encore l’essentiel de la Psychanalyse.
La rectitude de Freud accusé à tort de malveillance à l’égard des contestataires- dans la confrontation avec les idées divergentes.
L’homme Freud et la politique de son époque :
– l’incompatibilité théorique et pratique de la Psychanalyse avec le Nazisme
– sa lucidité face à la guerre et à la paix, contre toutes les démagogies à la mode.
L’actualité des résistances à Freud.
L’avenir de la psychanalyse – qui n’est forcément pas celui des mouvements qui se réclament d’elle – n’est plus en jeu. L’œuvre est publiée pour l’essentiel. Pour nous aux Antilles, le travail d’intégration de cette pensée reste à faire « par nous mêmes »et « pour nous mêmes ».