… Ce jour-là, la montagne explosa, tuant des centaines de Caraïbes. La catastrophe fut telle qu’on imagina, à l’époque, l’éventualité d’évacuer les habitants de l’ile, un peu comme cela se passa plus tard avec Monserrat (1995).
Non non, BMJ pa ka dékoud. On parle là de la Soufrière de Saint-Vincent qui explosa le 7 mai, la veille de l’éruption de la Pelée. C’est d’ailleurs pourquoi, quand brusquement cette même Soufrière entra en éruption en 1979, en Martinique, ceux qui savaient serrèrent les fesses et se mirent à observer la Pelée.
La faiblesse des moyens de communication de l’époque et surtout la catastrophe de Saint Pierre, le lendemain, occulta à jamais ce génocide de la population amérindienne de Saint-Vincent et Grenadines.
La question demeure de savoir pourquoi le Gouvernorat de l’ile évacua-t-il toutes les populations qui résidaient dans la zone qui sera détruite et pas les Caraïbes. Le pire est que « La disparition quasi-complète de la population Caraïbe de Saint-Vincent a été occultée par le nombre considérable de victimes de la Montagne Pelée » (Myriam Alamkan).
Au début du XXème siècle, au moment de la catastrophe, la Carib Country regroupait la plus grande communauté amérindiennes des Petites Antilles puisque c’est là (et dans une moindre mesure à la Dominique) que les Caraïbes s’étaient réfugiés depuis 1660 et le traité Franco-Anglo-Caraïbes.
En 1979, l’éruption fut fulgurante. Elle se déclencha moins de 36 heures après les premières secousses telluriques ressenties dans la nuit du 11 au 12 avril. Les autorités alertées et prudentes firent évacuer plus de 22.000 personnes, ce qui explique qu’au contraire de 1902, il n’y eut pas de victimes, malgré la soudaineté du phénomène.
Alors que, depuis quelques jours, la Pelée semble se réveiller déclenchant une agitation politico-médiatico- électorale martiniquaise, depuis quelques semaines, la Soufrière de Saint-Vincent a elle aussi décidé de donner signe de vie et ainsi rappeler, à ses habitants et aussi à ceux de Martinique, notre destin commun de poussières de rien perdues au milieu de nulle part…
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