Par Marie-Anne Luperon.
Depuis 2013, vous avez choisi de mettre ma profession à l’index.
Je suis gérante de station-service, de celles et ceux que vous appelez « la bande à Collé », 9 ans déjà que je me débats à faire face à chaque échéance, en pensant tous les jours au poids que je fais peser sur la tête de mes enfants de 7 et 16 ans en étant caution personnelle et solidaire de mes sociétés.
« Grâce à mon décret, le prix du carburant devrait baisser », « Il y aura de la transparence », c’était votre promesse en 2013, qu’en est-il aujourd’hui ?
Est-il honnête de faire peser sur nos têtes ainsi que sur celles de tous les employés de stations-service la cherté du prix de l’essence ?
Je suis une femme chef d’entreprise responsable et pour cela, je veux que vous m’expliquiez comment la marge de 12.584 centimes du litre, la même depuis 2007, peut supporter 20% d’augmentation de salaires et charges, les augmentations de loyers, des prestataires et des services bancaires, alors que les volumes vendus sont en baisse de 15% !
Plusieurs d’entre nous sont déjà en difficulté, nous souffrons tous, bientôt nous devrons choisir qui payer, entre les caisses, les salariés ou les fournisseurs, ce qui signifiera à court terme notre mort !
Est-ce vraiment notre mort que vous voulez ?
Je vois déjà le bel orateur que vous êtes, répondre « Mais non…j’ai diminué la rentabilité de la Sara mais j’ai maintenu l’emploi en station ainsi que les marges des gérants qui sont très confortables ! »
A défaut de faire baisser le prix du carburant, vous n’avez à ce jour réussi qu’à crisper et fragiliser toute la filière pétrolière ! Et qui se trouve au bout de la chaîne ? Les stations, leurs employés et leurs gérants ! En bonne place, pour subir toute la hargne et le fiel que vous distillez.
Notre pays souffre…de la violence, du chômage, d’un système souvent injuste et surtout d’un manque d’espoir !
Auriez-vous pris comme modèle Hitler, qui en cristallisant la haine sur une tranche de la population a réussi à hypnotiser ses auditoires ?
Vous avez décidé de nourrir une population fatiguée, exsangue, à coup de scandales, de mensonges éhontés en offrant en pâture d’autres guadeloupéens qui luttent pour maintenir leur outil de travail.
Je n’ai pas d’assurance vie, je n’ai pas d’appartement en métropole, je n’ai pas de compte off-shore, je suis locataire, ma voiture a cinq ans et mes revenus sont en rapport avec mes responsabilités managériales.
Je souhaite pour notre pays et pour mes enfants que fassiez montre de maturité et arrêtiez de créer des problèmes là où ils ne sont pas, votre statut vous invite pourtant à vous montrer en homme sage, rassembleur et ouvert plutôt qu’en manipulateur s’agitant dans la course aux voix.
Marie-Anne LUPERON.
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