Plus d'un an et demi après le crash du Boeing 737 de Flash Airlines qui s'était abîmé en mer Rouge, au large de Charm el-Cheikh (Egypte), le 3 janvier 2004, les familles des victimes n'ont toujours pas récupéré les corps, pas plus qu'elles n'ont été indemnisées. "Nous discutons avec le ministère de la défense afin qu'il nous fournisse un avion pour aller récupérer les urnes funéraires en Egypte" , indique Marc Chernet, président de l'Association de défense des proches des victimes. Il espère aboutir avant novembre, pour que les familles catholiques "ne passent pas une deuxième Toussaint" sans pouvoir honorer leurs morts. Et pour que celles de confession musulmane puissent leur donner une sépulture. Le volet judiciaire progresse tout aussi lentement. L'association, qui regroupe les proches de 132 des 135 Français tués dans la catastrophe, a engagé, en décembre 2004, une action en justice contre le constructeur Boeing, le loueur d'avions ILFC et l'équipementier Honeywell, leur réclamant plus de 200 millions d'euros au titre des préjudices moraux (Le Monde du 15 décembre 2004). Mais les juridictions américaines se sont dessaisies du dossier, fin mai, pour le confier à la justice française, qui, selon l'association, manque d'éléments pour mener à bien son instruction. "L'Egypte traîne des pieds pour appliquer les commissions rogatoires du juge d'instruction français" , explique M. Chernet. Celui-ci évoque une "dissension" entre le procureur général égyptien, qui serait prêt à fournir les pièces, et le ministre de l'aviation civile, qui souhaiterait attendre les résultats du rapport d'analyse. Ce dernier devait être remis fin juin. Mais sa publication n'aura finalement pas lieu avant février ou mars 2006, ce qui retarde d'autant l'indemnisation des familles. "Nous avions négocié avec les assureurs au printemps 2004, raconte M. Chernet. Mais leurs propositions d'avances s'étaient limitées à 1 000 ou 1 200 euros par personne, une somme ridicule." Pour accélérer les procédures et prouver les "fautes inexcusables" de la compagnie Flash Airlines, elle aussi poursuivie, M. Chernet a fait appel à Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, qui l'a assuré que l'ambassade de France au Caire avait saisi "à plusieurs reprises les autorités égyptiennes concernant l'exécution des commissions rogatoires" Benjamin Mallet Article paru dans l'édition du 24.08.05 du Monde.fr Lien vers article original : cliquez ici