Alliance des partis de gauche, démocrates et patriotes pour l’Assemblée unique en 2015.
C’est dans une ambiance très chaude que ce sont rassemblées ce dimanche 26 octobre au hall des sports de Ducos en #Martinique, plus de 1000 personnes, patriotes, anticolonialistes et démocrates, au combat pour l’assemblée unique, constitués en alliance des partis de gauche dans le but de démarrer la campagne pour l’échéance électorale de décembre 2015.
Accueillis par Charles André MENCE, Maire de Ducos qui ouvre le “Gran sanblé”.
A propos du caractère historique de l’échéance de décembre 2015.
Marie-Hélène LEOTIN a rappelé que décembre 2015 s’insère dans une rupture politique et correspondra à une avancée “sur la route de l’émancipation”.
Alfred MARIE-JEANNE a précisé que ce sont ses propres initiatives et celles de son groupe qui ont permis la possibilité sous la présidence de Jacques CHIRAC, au peuple martiniquais de décider de son avenir, d’être consulté en matière d’autonomie, de changement de statut (Art. 74) , que soit organisé un referendum pour décider de l’avenir du pays, autrement dit le caractère démocratique de toute décision en matière d’avenir politique de l’île, ce qui n’était pas le cas auparavant, puisque une décision d’autonomie pouvait être obtenue sans consultation du peuple. Il rappelle que ce changement a permis à de nombreuses régions qui le souhaitaient de changer de statut et a déploré que les Martiniquais n’aient pas profité de l’occasion le 10 janvier 2010 pour obtenir plus de pouvoir et assumer plus de responsabilités dans notre région.
Se sont exprimées les exaspérations face à un exercice du pouvoir jugé trop personnel, et la mise en évidence d’une divergence sur le plan politique, la vonté afirmée d’une approche d’équipe : “an combat, an équipe ba an pays pa dèyè an nomm”.(Jean-Philippe NILOR). Francis CAROLE rappelle à ce sujet les propos de Frantz FANON “Les peuples ne sont pas des moutons et n’ont pas besoin d’être conduits”.
S’est exprimé l’exaspération face à une Martinique “qui n’avance pas” contrairement à ce que la “propagande” affirmerait sur les panneaux de la Région Martinique, au refus de reconnaître l’échec dit “pathétique” d’une politique, qui a affirmé pouvoir créer 5000 emplois et qui masque son échec derrière la manipulation des statistiques, échec d’autant plus insupportable pour certains, qu’il est inavoué. Il y a eu, nous affirme le secrétaire général du Parti communiste plus de 911 chômeurs de plus en août.
Se sont exprimées des inquiétudes face à une situation sociale et économique préoccupante, à un bilan régional jugé calamiteux (). Marie-Hélène LEOTIN rappelle qu’un retraité sur deux à la Martinique vit au dessous du seuil de pauvreté, elle rappelle que le chômage a augmenté, ainsi que Francis CAROLE qui précise que 68 % de la jeunesse martiniquaise est au chômage, mais aussi que des difficultés alimentaires sévissent dans l’île, pauvreté et désoeuvrement qui sont sans doute les causes des difficultés que rencontre la jeunesse martiniquaise
S’est exprimée l’exaspération face à une politique qui n’investit pas dans la production (“yo pa ka investi an patat dans la pwoduksion.”, face à une politique trop centralisée autour de Fort-deFrance et qui oublie le développement de l’ensemble de la Martinique : “Le développement de la Martinique, dit Charles André MENCE ce n’est pas seulement la conurbation du centre.”
Se sont exprimées des valeurs, des convictions fortes : celle d’avoir une mission à accomplir (R. MARTINE), mission d’éducation mais aussi de santé, de “service public”, de devoir agir pour ceux qui souffrent (“moun ki ka soufè), de devoir trouver des solutions concrètes à la récession dont souffre l’ île et que certains n’hésitent pas à qualifier de , de rappeler des valeurs de responsabilité, d’indépendance dans la prise de décision, le souci d’oeuvrer dans l’intérêt de l’île et cela, avec discrétion (“mem lè nou pa ka fè bwi….) comme aime à le rappeler Claude LISE. Claude LISE ajoute que certains “conciliabules” qui ont pour objet les législatives et les sénatoriales, ne traduisent pas nécessairement l’intérêt supérieur du pays, conciliabules qui semblent plus orientés par des parcours personnels que par la volonté d’oeuvrer pour le développement du pays Martinique.
Alfred MARIE-JEANNE met en évidence des valeurs de probité, la sincérité dans les idées, la compétence et l’expérience. Il met en évidence la nécessité d’un engagement total “corps et âme” pour le bien du pays, requises pour assumer les nouvelles responsabilités de cette assemblée unique.
Ont également été dénoncées des dérives dans les pratiques politiques, comme la vassalisation de familles après services rendus, et la tendance de l’équipe en place à travestir la réalité en matière de bilan (Edmond MONDESIR), la tendance de Serge LETCHIMY à être l’interlocuteur de toutes les équipes au pouvoir, quelque soit leur mouvance politique, de droite comme de gauche, y compris dans le dernier tournant libéral du gouvernement Manuel VALLS. Edmond MONDESIR a souligné qu’Aimé CESAIRE a sans doute du se retourner dans sa tombe.
Ont été regrettées aussi les poursuites judiciaires que la Région a entrepris à l’encontre des personnes qui auraient tagué les panneaux de la région “la Martinique avance”. Plusieurs intervenants ont mis en effet en évidence que si ces gens ont estimé que la “Martinique n’avance pas”, c’est précisément un constat réaliste, le peuple étant victime et confronté à de nombreuses difficultés ; ces intervenants ont souligné le caractère dérisoire de la démarche compte-tenu d’autres urgences judiciaires autrement plus “sérieuses”.Edmond MONDESIR ironise, en proposant que l’on ait un “Garde des panneaux”, comme en France on a un “Garde des Sceaux.”
Se sont exprimés des projets, comme celui de Martinique-Ecologie, présenté par Raphaël Confiant, d’apporter des solutions concrètes au problème non résolu de la pollution des terres martiniquaises au chlordécone, d’apporter des réponses à l’engorgement de l’axe central qui paralyse l’activité économique de l’île, au vieillissement de la population et au renouvellement de la population qui n’est pas assuré et qui doit faire face à l’émigration de la jeunesse martiniquaise comme le souligne Raphaël CONFIANT, renouvellement qui se traduit notamment par un nombre de plus en plus réduit de bacheliers dans l’Académie, il y a eu en effet 400 bacheliers en moins cette année selon le même intervenant.
S’est exprimée la nécessité pour toutes ces raisons, d’un rassemblement des forces d’opposition à la politique en place, la nécessité d’une union et d’une solidarité forte (Georges ERICHOT, secrétaire général du Parti communiste martiniquais), Raphaël MARTINE, Maire de Saint-Pierre), de “mettre son intelligence au service du projet Martinique” (R. MARTINE), car selon Marie-Noëlle TAREAU qui a succédé à Jean-Philippe NILOR au Conseil Général, “Ni group, ni péyi divisé pé rivé à la réusit”. Et la nécessité d’une combativité politique nécessaire pour obtenir les rennes de la collectivité unique : ich tig pa ka fèt sans zong, selon la formulation de Raphaël Confiant.
La nécessité également que toutes les tranches d’âge soient représentées dans ce combat politique est une thématique qui a été maintes fois développée par différents intervenants. Il a été rappelé que “ceux qui ont usé jusqu’à l’os des “Césaire et des Aliker” ne peuvent pas se permettre d’avancer la nécessité du renouvellement en politique.
S’est exprimée la confiance dans l’Alliance et en l’expérience et la confiance dans les membres de cette Alliance : confiance en l’expérience à l’échelle de l’administration de la Région et du département, comme c’est le cas d’ Alfred MARIE-JEANNE qui a assumé les responsabilités de Président de la Région Martinique et de Claude LISE, qui avait asssumé la présidence du Conseil Général de 1992 à 2011), confiance en l’expérience de personnalités ayant déjà assumé des responsabilités à l’échelle de l’Etat français (expérience de député et de sénateur) comme c’est le cas d’Alfred MARIE-JEANNE (député en 2007) de la Gauche démocrate et républicaine (député en 2007) et de Claude LISE (sénateur de 1995 à 2011) . Confiance aussi en l’expérience de nombreux groupes présents et qui ont une longue expérience militante : le MIM, le CNCP,le MODEMAS, l’ASSAUPAMAR (L’Association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais) , le Parti Communiste Martiniquais, mais aussi de groupe plus récents mais dont les membres ont parfois une longue et véritable expérience militante : le PALIMA avec pour chef de file Francis CAROLE (Parti pour la libération de la Martinique), et Martinique-Ecologie, avec pour chef de file Louis BOUTRIN (Conseiller régional) et Raphaël CONFIANT.
Edmond MONDESIR conseiller régional et président de la commission culture de 2004 à 2010, a rappelé le caractère historique de cette union à cause de sa capacité à durer dans le temps. Il rappelle aussi les difficultés à réaliser des alliance politiques durables.
S’est exprimée pendant toute cette matinée la volonté ferme dans le cadre de cette alliance de s’opposer au PPM (Parti progressiste martiniquais) dont le chef de file est Serge LETCHIMY afin que se concrétise cette responsabilité martiniquaise comme le souhaite Francis CAROLE du PALIMA, politique entièrement tournée vers le développement de l’île, ce que rappelle Raphaël CONFIANT en présentant trois grands axes.
M.Mouriesse