Bondamanjak

A quoi ça sert de vouloir changer la définition du mot « créole  » si les créoles ne changent pas ?

Tous les Antillais (et avec eux les Saint-Luciens, les Mauriciens, les Réunionnais, certains Malgaches, les Guyanais…) se revendiquant d’une culture créole, apprécient la cuisine et la littérature créoles, pratiquent les danses créoles, se reposent dans leurs villas de style créole, caressent leur chien créole, parlent entre eux leur créole.

 


De fait, la créolité rompt avec une structuration identitaire figée ; c’est un processus constant, à partir duquel se fondent son originalité et la force de sa modernité. Car chercher à geler nos identités serait une entreprise illusoire, tout autant que prendre nos pays pour en faire des enclos, à l’heure où le monde devient un village trans et inter connecté. La créolité est une novation qui préfigure certainement l’individu de demain. C’est là, pour notre époque, un avantage certain. Et c’est cela, notre conception du terme « créole ». Le Créole n’est assurément pas une race !


D’ailleurs avant 1848, dans tous les textes (Père Labat, Victor Schœlcher, etc.), on parlait de “Blancs créoles” et de “Noirs créoles” ; et lorsque les contingents d’Antillais partirent pour le front durant la première Guerre mondiale, on les désignait, toutes ethnies confondues, comme des Créoles.


Aussi, notre association « Tous Créoles ! » ambitionne aujourd’hui de contribuer à faire évoluer dans un proche avenir la définition du terme « créole », afin de la rendre conforme aux réalités du XXI° siècle. Dans ce but, nous proposons la création d’un Comité « Réflexion créole » qui réunirait des personnalités issues du Monde créole, c’est-à-dire aussi bien de la Caraïbe et de l’Océan indien, que de l’Europe ou d’Amérique du nord.


Les premiers noms qui nous sont venus à l’esprit et que nous entendons solliciter sont ceux de Françoise Vergès, Pascal Saffache, Jacky Dahomey, Gerry l’Étang, Édouard de Lépine, Jean Bernabé, Lambert-Félix Prudent, André Lucrèce, JMG Le Clézio, Ernest Pépin, Frédéric Mitterrand, Aude-Emmanuelle Hoareau, Marie-Reine de Jaham, Patrick Chamoiseau, Margaret Tanger, Lydie Condapanaiken-Duriez (…) Bien entendu, cette première sélection a pour vocation évidente à s’élargir à d’autres personnalités.


Ce projet vient d’être inscrit au programme officiel du Commissariat pour «2011, L’ANNÉE DES OUTRE-MER FRANÇAIS» par Monsieur Daniel MAXIMIN ; ce dont nous nous réjouissons, car il bénéficiera ainsi des moyens de publicité et de communication mis en œuvre par le Commissariat, en particulier au travers de son site web.


Une IDMartinique de Roger de JAHAM, parrainée par Contact-Entreprises.