Par Maryline Mouriesse
Les Antilles ont considérablement perdu avec ce nouveau système d’alerte sorti de l’Europe et qui souffre d’être totalement inutile et inadapté à cette région.
Quand on est en alerte et que les activités économiques continuent (les magasins sont ouverts, les gens vont au travail, les écoliers gagent leurs établissements à quoi cela sert-il ?
Nous dire qu’il faut être prudent ? !!!
Quand on doit remonter une rue et qu’il y des fortes pluies qui la transforme en rivière, que l’on ne voit plus la chaussée et que des roches et des branches dévalent la pente ? Que les véhicules font des aquaplannings ? Et d’autres tombent en panne ?
D’autres sont bloqués dans des inondations….
Le système d’alerte en ne décidant pas clairement d’arrêter les circulations consiste à accepter de mettre délibérément les gens en danger, sans leur permettre de se mettre en sécurité.
L’alerte orange est pathétique et pathogène. Elle consiste à dire aux gens qu’ils sont en danger mais d’aller quand même faire circuler sa famille et d’aller travailler quand même. Elle est pathogène car elle met les populations dans une double contrainte, celle de créer le sentiment de danger sans donner les moyens de pouvoir sécuriser les siens. Elle est pathétique parce que vaine.
Quel spectable : des embouteillages au niveau de la Lézarde, empêchant la fluidité de la circulation sur l’axe central et majeur de l’île. Des glissements de terrain, des véhicules en panne….
Rappelez-vous : Lors du cyclone DEAN, on avait bien pu voir les limites de ce système, les gens étaient en alerte jaune et orange pendant un jour férié, tout cela assorti d’un avertissement peu convaincant peu propre à dramatiser pour mobiliser.
Jour férié : ils ne pouvaient donc pas se munir de l’outillage nécessaire pour sécuriser leurs maisons (planches, clous, scotch pour les vitres, stockage de l’alimentation etc…)
Du coup personne ne s’était préparé. Le jour du cyclone l’île était en alerte orange.
Là non plus ils ne pouvaient pas se préparer parce qu’en alerte orange, vous allez au travail. Donc des salariés ont été travailler jusqu’à la fin de la journée. Le cyclone arrivant le soir même. Les salariés des commerces ne peuvent donc pas sécuriser leurs maisons si les commerces sont ouverts jusqu’à la fin de la journée et que le cyclone arrive dans la nuit qui suit.
L’alerte rouge avait été déclenché tardivement dans la nuit. On pouvait déjà constater les violentes rafales qu’essuyait déjà l’île lors de son déclenchement.
Avant nous avions un système était simple et efficient, à mon avis bien plus efficace que celui-ci. (Attention, préparez-vous/ Alerte/ Levée de l’alerte). Les cyclones des Antilles semblent être d’énormes phénomènes mais sont en réalité des phénomènes très localisés mais violents. Il faut s’y préparer sérieusement. Ce sytème d’alerte contribue à anéantir une culture du risque qui existait liée à une connaissance
des dangers. C’était l’occasion de rappeler aux populations les gestes utiles pour se protéger et faire face à la pénurie qui suit la catastrophe. Il est donc utile de prendre au sérieux cela et ne pas considérer les alertes comme inutiles et vues uniquement sous l’angle d’un nocif arrêt des activités économiques. Lorsqu’un cyclone fait des dégâts comme DEAN, c’est tout le réseau électrique, d’eau, ce sont des entreprises, des particuliers, des administrations. Nous sommes donc tous concernés et nous avons tous intérêt à contribuer à cette culture du risque propre à protéger notre île.
A quoi sert donc cette alerte orange si elle consiste en un vague avertissement ? A quoi sert l’alerte rouge si on la déclenche trop tard ?
Et si les prévisions ne permettent pas à la population de se préparer réellement, n’est-ce pas une régression ?
Est-on revenu au 18ème siècle, où on se réfugiait dans des cases à vent après avoir constaté un changement de sens du vent, une forte houle et avoir observé les frégates survolant la terre, et les crabes quittant leurs trous ?