J’ai toujours soutenu Alfred Marie-Jeanne.
J’ai, lorsque je suis parti à La Réunion pendant cinq ans, participé et contribué à mon modeste niveau à sa victoire de décembre 2015.
De retour à l’île de La Réunion, j’ai très vite compris le problème ; ce n’était pas Marie-Jeanne qui avait été élu mais sa fille Maguy.
Je ne me suis rendu qu’une seule fois à la CTM. et…j’ai rencontré en tête à tête le leader indépendantiste le 20 janvier 2016 à Place d’armes au Lamentin (je ne vous raconte pas le…cinéma…pour que que la rencontre soit…-secrète-) avant de prendre l’avion.
Le Président avait son bureau au 3ème étage et tous les membres du Conseil Exécutif avait un bureau à cet étage et Maguy aussi.
J’ai vu comment elle parlait à tous ces élus de droite comme de gauche, ou ne leur parlait pas, ce qui est pire, mais un mot d’elle devait être suivi immédiatement. J’ai compris qu’elle avait pris le pouvoir.
L’affaire qui vaut au leader indépendantiste mais aussi à Maguy ce tourbillon judiciaire avait déjà commencé depuis 2010.
D’abord par cette sombre manipulation dite « Green Parrot »
montée par Louis Crusol et une partie du PPM puis secourue par les Procureurs Claude Bellanger et Eric Corbeau.
Pendant des années, j’ai suivi pratiquement au jour le jour le combat de Chaben contre la pieuvre judiciaire qui essayait de l’enserrer et de l’étouffer jusqu’au jour où cette affaire vint devant le Tribunal Correctionnel de Fort-de- France.
L’audience historique sinon hystérique au cours de laquelle les principaux acteurs de cette tentative d’assassinat politique tombèrent les masques glaires.
Chacun se souvient, s’ils n’étaient présents, de la retranscription de cette audience.
3000 militants avaient encerclés le palais depuis 5h du matin, certains avaient même dormi sur place depuis la veille.
Ce jour-là, Alfred Marie-Jeanne et sa défense firent preuve d’une maestria hors du commun et l’affaire fut renvoyée au mois de septembre. Deux conséquences immédiates eurent lieu.
D’abord, en plein milieu du mois d’août 2016, l’affaire fut dépaysé à Paris et le Président M. Squarsioni, un corse, fut poursuivi par ses supérieurs en lui reprochant d’avoir laissé la défense de Marie-Jeanne de s’exprimer.
Il fut réprimandé, déplacé en juridiction civile mais le Président ne s’en laissa pas compter et fit appel de cette sanction et gagna quelques années après l’injuste procès qui lui avait été fait.

L’ordonnance de renvoi du Juge d’instruction de Fort-de-France datait du 3 mars 2015 et c’est le 22 mars 2018 que cette sordide procédure fut jugée par le Tribunal Correctionnel de Paris.
Tout ce que le MIM et la droite comptaient comme gros coco firent le déplacement.
Marie-Jeanne était président du Territoire et exerçait sans partage une provision quasi monarchique sur ses ouailles.
Il était reproché au Président du Conseil Régional de la Martinique, alors qu’il était en charge du paiement des opérations menées par cette collectivité, d’avoir préparé et signé et rendu exécutoire deux conventions entre le Conseil Régional de la Martinique d’une part et le Gouvernement de Grenade et celui de la Dominique d’autre part.
Mais Maggy Marie-Jeanne était également poursuivie en sa qualité de Directrice de la coopération et des relations internationales au sein du Conseil Régional de la Martinique.
Son activité professionnelle consistait à instruire et préparer les dossiers relatifs à la réhabilitation d’etablissements scolaires de la Dominique et de la Grenade entièrement détruits par un cyclone.
Il ressortait de l’acte d’accusation que non seulement le circuit normal d’instruction de dossiers n’avaient pas été respectés mais qu’en plus il apparaissait une instance à faire désigner un dénommé Marc Frompton soit disant au fin de contrôler l’affectation des fonds alors qu’il était en charge d’accomplir les travaux en étant rémunéré par les gouvernements Dominicais et Grenadiens qu’il était supposé contrôlé.
Il ressortait de l’acte d’accusation une volonté d’influencer le Conseil Régional pour que celui-ci impose aux « co-contractants » grenadiens et dominicains Marc Frompton comme Maître d’oeuvre en contravention du code général des Collectivités Territoriales.
Maggy était donc poursuivit parce qu elle entretenait une relation colé séré mais aussi commerciale.
Une fois de plus, La Défense de Marie-Jeanne fut remarquable. Elle plaida l’irrégularité de l’ordonnance de renvois et fut suivit par le Tribunal Correctionnel.
Le Tribunal décida de renvoyer l’affaire au Procureur de la République afin de saisir à nouveau la juridiction d’instruction aux fins de régularisation de la procédure.
Bizarrement, curieusement, l’affaire fut envoyé au Parquet de Fort-de-France qui refusa de traiter cette demande et la renvoya au Parquet de Paris qui l’a dirigeait au cabinet de Mme Perthuis célèbre désormais pour avoir condamné Marine Le Pen à une peine de prison ferme et à l’exécution immédiate de son inéligibilité.
2018 – 2025 : 7 ans pour qu’Alfred Marie Jeanne, sa fille et Marc Frompton comparaissent pendant 4 jours devant le Tribunal Correctionnel de Paris.
Soit 21 ans après le tremblement de terre, novembre 2004, s’agissant de la réhabilitation de l’école Roosevelt Douglas à la Dominique et 21 ans après la réhabilitation de 2 bâtiments détruits suite à l’ouragan Yvan qui a rasé l’île de Grenade en septembre 2004-
Je sais que ce long préambule est lourd à digérer à sa lecture mais indispensable pour appréhender la suite que je me propose de vous raconter dans ce que je baptiserais sans bénitier :
« Acte 2 d’un manjé kochon judiciaire et politique »