Le secrétaire d'Etat Christian Estrosi, qui a démissionné lundi du gouvernement après son élection à la mairie de Nice, laisse un bilan mitigé à l'Outre-mer, son activisme n'ayant pas toujours donné les résultats escomptés. Tout en conservant la présidence du conseil général des Alpes Maritimes et en étant candidat à la mairie de Nice, M. Estrosi se sera rendu en neuf mois dans pratiquement tous les départements et collectivités d'outre-mer, y réaffirmant constamment la présence de l'Etat. Son équipe prend plaisir à souligner qu'il aura parcouru 279.000 km, plus de sept fois le tour du monde, se rendant notamment quatre fois en Polynésie française. Sans oublier l'historique Paris/New-York A/R à 138 000 euros empreinte bling bling du "Frimer plus voyager plus".
Sauf sur un sujet, où il s'est personnellement impliqué, celui de la Polynésie, minée par une instabilité politique chronique et des dérives concernant l'utilisation des fonds publics. S'il a réussi à serrer les boulons financiers de Tahiti, il a échoué sur le plan politique, après avoir fait voter en urgence une énième loi organique pour la Polynésie, censée mettre fin aux renversements incessants de gouvernements. Il a même essuyé un sévère camouflet lors des dernières élections territoriales polynésiennes puisque c'est le grand perdant des élections, Gaston Flosse, sénateur UMP lâché par le gouvernement à son instigation, qui se retrouve au pouvoir, après avoir fait alliance avec son ennemi de trente ans, l'indépendantiste Oscar Temaru. M. Estrosi n'a pas non plus mené à bien la réforme des congés bonifiés dont bénéficient les fonctionnaires ultra-marins, pour subventionner une part de leurs billets d'avion. Le dossier a été repris par le délégué interministériel Patrick Karam, qu'il avait cherché à évincer. Enfin, M. Estrosi a du récemment se laisser voler la vedette par M. Sarkozypour la présentation du projet de loi-programme sur l'outre-mer, en cours d'examen par le conseil économique et social. Plusieurs volets de ce projet,tout comme son chiffrage, sont d'ailleurs critiqués.