Adieu Monsieur le Président ?
Non, au revoir
Oui, à la revoyure.
Le quotidien France-Antilles nous donne une fois de plus l’occasion de dénoncer le disfonctionnement de l’Institution judiciaire à la Martinique mais aussi la relation perverse entre le Parquet de Fort-de-France la presse locale, les pouvoirs publiques et la franc-maçonnerie !
La nouvelle anorexique est tombée un lundi gras comme un coutelas sur un coco nain.
«Départ forcé pour un magistrat du tribunal judiciaire de Fort-de-France»
Tel est le titre.
Bigre, nom de diou. Même Poutine n’aurait pas osé.
Puis dans le chapeau : « Le juge Squarcini quitte la Martinique aujourd’hui « France-Antilles a enfin osé oser : une décision que beaucoup d’avocats, fonctionnaires ne comprennent pas et le Juge Squarcini non plus et Bernard Hayot non plus et nous non plus ?
Que nenni voici la vérité : ils ont eu sa peau !
Tout commence à son arrivée : insulaire, corse, fils de bonne famille, il est content d’arriver dans l’île aux fleurs.
Son épouse est ravie, ses enfants sont heureux, cinq ans de bonheur en perspective mais, ce sera une descente aux enfers.
Précédé d’une excellente réputation, intègre, compétent, expérimenté, le juge ne sait pas où il a mis les pieds.
Une semaine après son arrivée, le Président du Tribunal, le célèbre Frère Hansen, lui offrira un cadeau empoisonné, comme une forme de bizutage fraternel : la présidence de l’audience Alfred Marie-Jeanne dite affaire Green Parrot.
Pauvre bougre !
J’étais présent et j’ai vu un Président d’audience qui remplissait sa mission avec rigueur et honnêteté.
Le Procureur de la République en personne, le célèbre M. Corbeau (le noir volatile selon Chaben) va recevoir alors la pire correction qu’un procureur de la République a reçu dans une audience publique.
C’est La Défense de Marie-Jeanne qui la lui infligera au cours d’un long réquisitoire contre la poursuite engagée à l’encontre du leader indépendantiste. Impitoyable, brillante démonstration dans un silence de mort, Alex Ursulet crucifiait en public le Procureur Corbeau. Voilà le crime originel : le Président Squarcini avait laissé la Défense s’exprimer comme il l’aurait fait dans n’importe quelle partie du territoire judiciaire française. Oh Cedar, oh Zana au plus haut des cieux !
Le Frère Hansen ne prit pas la blague et engagea contre le Président Squarcini une procédure inédite, une procédure disciplinaire pour avoir laissé la Défense s’exprimer, c’est-à-dire en fin de compte, pour avoir fait les choses comme il fallait.
Que croyez vous qu’il arriva ? : Squarcini fut poursuivi , traîné devant le Conseil Supérieur de la Magistrature puis condamné.
Ce qui mit véritablement le feu aux poudres c’est que Marie-Jeanne déposa plainte pour faux et usages de faux contre le Procureur Corbeau : du jamais vu !
Le Frère Hansen décida alors d’expatrier l’affaire à Paris et mena un combat à mort contre le Juge Squarcini.
Ce dernier gagna la première manche car il fit appel de cette condamnation et le Conseil d’Etat le blanchissait totalement.
Oh mon Dieu ! Oh Djee Zeus!
Ce fut alors une véritable curée.
Une deuxième procédure disciplinaire fut engagée contre lui, une inspection générale fut menée tambour battant en visio conférence avec un but : dézinguer, démolir, dékatjer le pauvre juge Squarcini.
Tout le monde fut entendu : greffiers, magistrats, avocats. Tout fut mis en place pour sa mise à mort.
On le déplaça du Pénal au Civil. On l’entoura d’assesseurs hostiles, on veilla au moindre faux pas, on lui mis un marché entre les mains lorsque les circonstances le lui permirent et ce fut l’assaut final.
Exceptionnellement il retrouva sa place de Président du Pénal pour juger les activistes anti chlordécone qui foutaient le bordel (selon Bernard) dans l’économie du pays et le Juge Squarcini crut intelligent de jouer le jeu, accepta le marché sachant parfaitement que ses petites gonades étaient déjà dans l’étau et qu’il ne suffisait que d’un vicieux tour de vis pour les broyer douloureusement et définitivement.
Mais les audiences ne se passèrent pas comme la machine judiciaire l’attendait.
Là encore, oh mon dieu, oh Marylou, oh Madiana, c’est la défense des activistes qui fit chalouper la chaloupe. Squarcini tomba sur un os ! Alex Ursulet était en face de lui. Impitoyable, sarcastique, brillantissime, le célèbre avocat fit ce qu’il sait faire le mieux : appuyer là où ça fait mal, dénonçant le marché de dupe dans lequel se trouvait le Président Squarcini à qui on avait dit : « Vous avez commis une faute en laissant parler La Défense ». Cette fois-ci on vous surveille et attention à la faute ».Un véritable duel s’engagea alors entre le Président Squarcini et la défense des activistes et Alex Ursulet a qui on ne la fait pas accula la machine de mise à mort dans un coin et donna l’occasion à son talent de s’exprimer entre rires, moqueries et pertinence.
Ce fut la fin des haricots rouges, au coeur d’un donbré sans nom, pour Squarcini qui fut obligé de se soumettre à une parodie de justice : après des condamnations sans manman, des procédures disciplinaires furent diligentées contre Alex Ursulet et Dominique Monotuka à l’occasion desquelles le système n’hésita pas, aveuglé par la haine, à fabriquer de toute pièce, des éléments qui tombent sur le coup de la loi pénale.
Mais ça c’est une autre histoire, nous y reviendrons.