Ce jour en Martinique, s’est tenue la 1ère audience de l’affaire Kéziah. Sa défense avait demandé l’annulation du contrôle judiciaire fixé lors de la garde à vue qui faillit être fatale au militant anti-#chlordécone.
Ce contrôle lui imposait de pointer chaque semaine au commissariat de Schoelcher, lui interdisait de participer à toutes formes de manifestations, lui interdisait de se rendre dans un des supermarchés de Bernard Hayot et enfin interdiction de porter une arme.
D’abord à la surprise générale, la moitié des policiers de fort-de-France se trouvaient à l’intérieur du tribunal. Un premier incident eut lieu lorsque le président du comité du 13 janvier et deux membres se présentaient à l’entrée pour pénétrer dans la salle d’audience. Intervention des forces de l’ordre pour leur en empêcher. Le covid est l’excuse mais la salle est vide. Intervention énergique des avocats pour changer la donne. Et ça marche.
Début de l’audience avec le réquisitoire de la substitut du procureur de la République balbutiant la demande de confirmation du contrôle judiciaire. Une infamie qui provoque une des répliques jamais entendue dans ce tribunal par des avocats face au représentant du procureur….de plus en plus en piteux état. Nous ne sommes pas à Point-à-Pitre mais la salle est comme un pitt.
En effet c’est maître Dorval Lodéon qui déclenche l’offensive. De sa célèbre voix de bronze, il écrasa l’argument du procureur en mettant la lumière sur l’écrasante responsabilité du parquet sur cette situation car depuis 18 ans une plainte a été contre le chlordécone et… » vous n’avez rien fait »… Et… » votre silence est bavard ».
Puis ce fut un Ursulet impitoyable qui systématiquement avec maestria a atomisé le système putride qui gère ce scandaleux dossier. Pas une mouche ne volait.
Puis ce fut l’inattendu maître Monotuka qui acheva le laminage dans une brillantissime intervention où il fit parler son âme autant que son cœur. Il plongea l’assistance dans une rare sidération émotionnelle.
Au bout d’une heure de délibération le tribunal annula ce que Ursulet avait désigné comme la scélérate décision.
Seul bémol qui ne manque de piment…Kéziah n’a pas le droit de s’approcher du commissariat de Fort-de-France. Il faut avouer que ça ferait sourire même une abeille en rut. En bon dard et en tout cas car…
gilles dégras