Airbus, de son côté, met deux arguments en avant : rien ne prouve encore avec certitude que les sondes Pitot sont en cause dans l’accident du vol AF 447 et la sécurité des appareils volant avec les actuels capteurs de vitesse n’est pas remise en cause. Reste qu’en septembre 2007, le même constructeur aéronautique avait lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Airbus avait ainsi conseillé aux compagnies aériennes de remplacer ces sondes Pitot sur les flottes d’A320, A330 et A340 à la suite d’une série d’anomalies, notamment en cas de forte pluie.
En plus d’Air France, Air Caraïbes, XL Airlines et Qantas ont en effet signalé dans le passé des incidents impliquant les sondes Pitot. Mardi, le syndicat de pilote SNPL a assuré que tous les A330-340 d’Air France qui avaient connu des problèmes de cette sorte étaient équipés du même type de capteurs. Certaines compagnies aériennes ont déjà engagé des procédures de remplacement. D’autres s’interrogent toujours sur la marche à suivre. La consigne officielle devrait au final venir de l’Agence européenne de sécurité aérienne, qui semble dans l’immédiat plutôt aller dans le sens d’Airbus. Cette institution a martelé mardi que tous les Airbus, A330 compris, étaient « sûrs » et « aptes à voler ».
L’enquête sur la disparition du vol AF 447 ne fait, elle, que commencer. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses a simplement indiqué samedi avoir constaté des pannes de mesure de la vitesse sur des Airbus A330. « Pour l’instant, on ne peut vraiment privilégier aucune hypothèse », avait réagi de son côté le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau.