La justice parisienne est bien embêtée avec ce dossier à la mords-moi-le-nœud, dernier procès néocolonial de la France du nouveau monde dont elle ne s’est plus comment se dépatouiller.
Alfred Marie-Jeanne, accompagné de ses infatigables soutiens de toujours qui ont fait le déplacement depuis la Martinique s’est présenté au tribunal correctionnel de Paris, bien décidé à ce que son innocence soit reconnue par la justice française.
Le problème ? Le parquet «martiniquais» a tellement voulu le poursuivre que le juge d’instruction a, il faut l’avouer, et peut-être à dessein, mal fait son travail.
Et le dossier de MARIE JEANNE comme l’ont toujours dit ses avocats, est bourré de problèmes de procédure, de bombes à retardement, dont l’une leur a explosé à la figure hier.
Et c’est toujours pareil, on ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas respecter la loi si l’accusateur ne respecte pas, lui non plus, le code de procédure pénale.
Et là ce n’est pas qu’il ne l’a pas respecté, c’est qu’il l’a dérespecté.
La Présidente, Mme Fabienne Siredey-Garnier, une femme remarquable connaissant le dossier sur le bout des doigts, a demandé malicieusement à la défense qui avait une foultitude d’irrégularités à soulever de commencer par la nullité de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.
Cette ordonnance c’est le juge d’instruction qui l’a rend, normalement à charge et à décharge.
Et là, il ne s’est pas trop foulé, il s’est même défoulé car, tenez-vous bien, il a recopié texto le réquisitoire du Procureur de la République, faute d’orthographe comprise et erreur de date grotesque avec. Oh mon dieu oh my God oh ma Diana oh djee zeus.
C’est interdit le copier-coller contrairement au dansé collé autrement dit le lafouka et il le sait car il est censé prendre en compte collé-serré les observations des avocats à la fin de l’instruction.
Et des observations, ils en ont faites ! des tartines et des tartines pour prouver le ridicule de la situation et la caractère politique de la poursuite.
Mieux encore, et c’est Alex Ursulet qui l’a prouvé, au terme d’une plaidoirie réquisitoire, après des années d’instruction, l’ordonnance reprend mot pour mot le rapport de synthèse du commandant de police. Bigre mais que fait la police?
OMG à quoi a servi cette instruction alors ?
La Présidente a renvoyé l’affaire au Parquet.
Le Procureur, s’il souhaite continuer les poursuites, devra saisir un nouveau juge d’instruction (A Fort-de-de-France ? A Paris ? dans le Mississippi ? Dans le comté Daybrakassey dans le Nebraska? Dieu seul sait où ?) car le juge d’instruction ne peut se saisir d’office du dossier pour que l’instruction reprenne.
Et c’est reparti pour un tour. Un nouveau tour de passe-passe
Ou peut-être pas.
Peut-être que le Parquet parisien ne va pas vouloir se ridiculiser une fois de plus et décidera de s’arrêter là à la grande frustration des avocats du président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de #Martinique qui veulent en découdre.
Un chant de joie a éclaté à la sortie de la salle d’audience.
Procès #mariejeanne à #Paris. Et si on chantait pour fêter ça…#MARTINIQUE #France @CTM_Martinique @loutremer @AnnickGirardin @GuySergeM @Le_SurferD @bienglace @AlainROSALIE @GuyaneActu pic.twitter.com/oXmY52bf1C
— Bondamanjak (@Bondamanjak) March 23, 2018
Le Président du territoire est sorti avec le sourire parce que c’est une victoire de plus. Une victoire aux points car il voulait une victoire par K.O mais une victoire quand même.
Alfred Marie-Jeanne : Peut-on prévoir l’imprévisible suite ?
A moins que le leader du Mouvement Indépendantiste Martiniquais annonce qu’il sera candidat aux prochaines élections, son dossier risque de dormir encore quelques temps, peut-être même pour toujours.
La belle au bois dormant qui a mis sa culotte à l’envers se réveillera surement avant lui.
Mais ne parions pas trop car le parquet a plus d’un tour dans son sac.
La prochaine échéance ? La plainte du Président contre l’oiseau de mauvais augure.
Cette plainte a été déposée pour faux et usage de faux concernant le premier acte de la procédure. Il s’agit de la réquisition d’enquête en provenance du parquet de Fort-de-France au commandant de police, lui enjoignant d’enquêter sur le Président du territoire, acte qui est anti-daté.
Mais le juge d’instruction a refusé d’instruire, eh bah voyons !
Le 24 mai prochain à 17h, la chambre de l’instruction de Paris examinera le recours contre ce refus d’informer.
Si elle renvoie à un juge d’instruction, et que ce dernier est d’accord avec les avocats du Président, alors l’oiseau de mauvais augure sera, à son tour, renvoyé aux assises, car ce sera un faux criminel.
Juste retour de bâton, question de karma.
Je vous prédis un impact atomique sur les poursuites engagées contre Alfred Marie-Jeanne!
A ce moment-là, le juge civil pourra se prononcer sur l’inscription de faux en écriture publique.
Le faux en écriture c’est la fabrication d’un document en le falsifiant.
Il est public car il émane de l’institution judiciaire.
Pour l’instant le civil ne peut se prononcer tant que le pénal n’a pas statué.
On attend donc tous avec impatience le 24 mai pour connaitre la décision de la chambre de l’instruction et savoir vers quel calvaire le chemin de croix du noir volatile va se diriger.
Sera-t-il crucifié au nom d’une république bananière ?
A suivre.