Dans deux semaines, le 29ème Tour des yoles rondes de Martinique va s’élancer du Marin. Le pays va entrer en ébullition et pendant une semaine, vivra au rythme de la yole.
C’est l’occasion pour BMJ de revenir sur « Athon Mas, le grand défi », de nouveau disponible à la Librairie Antillaise de La Galéria.
« Cette histoire est celle d’un héros, un héros créole ». C’est ainsi que la présente Charles-Henri Fargues, l’auteur de ce récit publié en 2009.
Voilà un texte de Jude Jid Duranty, … mieux qu’un long discours
Lorsqu’un passionné du monde de la yole (Charles-Henri Fargues) rencontre un passionné de yole (Joseph Mas dit Athon), cela peut-il donner un livre passion ?
Assurément c’est bien ce qu’à compris Jean-Marc Rosier de la jeune maison d’édition K. Editions qui par ses publications s’ancre de plus en plus dans la diversité martiniquaise.
Il manquait un ouvrage décrivant la yole de l’intérieur, K. Editions nous le propose depuis une dizaine de jours.
Les lecteurs peuvent ainsi prolonger le tour des yoles,
Un beau livre dans sa conception illustré sobrement, bien sûr de yole mais aussi de poèmes créoles ou d’extraits de chanson, du prologue jusqu’à la dernière étape.
Charles-Henri Fargues est un bon nègre. En effet, il a su s’effacer pour donner la parole à Athon qui nous compte son aventure.
D’abord, les conditions dans lesquelles on a voulu le mettre de coté comme un bwa drésé cassé. « J’étais fracassé par par l’échec de 2005, que j’avais fini à la 14ème place, à presque 5 heures de Rosette/France-Télécom… là je me suis senti meurtri. » Après avoir vécu un véritable drame sur la mer, lorsqu’on lui propose de le mettre au placard, il vivra cela comme un genre de do lanmen un véritable palaviré. Il nous dit : « Je me suis senti écrasé, oppressé, détruit. J’étais pétrifié »
Ensuite, la force de l’homme humilié qui rebondit après avoir avalé le bòk en se reconstruisant tout en formant un nouvel équipage avec les jeunes novices. Ils vont se fixer trois ans pour atteindre le sommet. Vont-ils y parvenir ? Tel est le défi.
Tout au long de l’ouvrage nous apprendrons beaucoup sur le monde de la mer, mais aussi beaucoup de vakabonajri qui se passent à terre. Entre combines de patrons de yole et sponsors sur le dos de coursiers. Ceux-ci en véritable forçats de la mer s’entrainent dur comme chat meg dan zaboka vet, ne disposant que de moyens sportifs dérisoires.
Quand un défi sportif est porté par un défi littéraire en dépit des rafales et autres kalmisiré, la victoire du livre est forcément au bout pour la plus grande joie des lecteurs. « Je m’étais lancé un défi. J’avais dit que je gagnerais le tour 2008 avec et équipage-là. La presse en avait parlé. Le milieu de la yole aussi. Certains en rigolaient, se gaussaient. D’autres se sont sûrement apitoyés, pensant que je n’y arriverais pas. Je ne pense pas que beaucoup de personnes aient cru que je réussirais à tenir ce défi. Je voulais y parvenir. Pendant trois saisons, j’ai pu travailler dans la continuité avec un équipage, une équipe, de jeunes et de fidèles. A partir de 2006, il y a eu une progression constante vers la performance suprême de gagner ce tour 2008. »
Voici donc un livre des vacances à lire bien sûr, pendant ces vacances, histoires de prolonger cet évènement nautique culturel unique qu’est le Tour des yoles. Ne soyons pas chauvin, même si le dicton créole dit : piman pa ka vanté fos li, rappelons au passage que ce spectacle nautique est unique au monde et que cet évènement incontournable, qui a aujourd’hui un quart de siècle, ne se passe qu’en Martinique. ..
Jid