La société française est malade. Malade à cause de son passé qu'elle assume très mal. Et la mutation est violente comme toute révolution. C'est pire qu'une purge. Dernier exemple en date le cas Roselmack… Harry Roselmack chez TF1 : est-ce de la discrimination négative ? Depuis plusieurs années, Nicolas Sarkozy tente d'imposer la discrimination positive, c'est-à-dire la nomination de personnalités issues des minorités visibles en raison de leur appartenance ethnique et non de leurs compétences. Jacques Chirac a pris le relais de cette démarche en demandant, après les émeutes de novembre 2005 – qui n'avaient comme chacun sait aucune dimension ethnique ! – aux chaînes de télévision de « donner une meilleure représentation aux minorités visibles ». Doublement obéissante, TF1 s'apprête à débarquer Thomas Hugues de son poste de remplaçant estival du 20 heures de Patrick Poivre d'Arvor (qu'il occupait depuis 10 ans), pour mettre à sa place un journaliste d'origine martiniquaise, Harry Roselmack. Les compétences de M. Roselmack ne sont pas en cause car ce journaliste a toujours fait preuve de professionnalisme dans les postes qu'il a occupés, chez France-Info ou dans le groupe Canal +. En revanche, ce qui pose problème est la raison avouée pour laquelle Thomas Hugues sera remplacé. Ainsi, Le Figaro du 8 mars 2006 nous apprend qu'un responsable de TF1 a affirmé : « Nous avons souhaité faire un coup en offrant le fauteuil du journal le plus regardé d'Europe à un journaliste de couleur dont les compétences sont unanimement reconnues. Thomas est une victime collatérale de ce recrutement» Notons que la « bonne surprise » avait été annoncée par Nicolas Sarkozy le 17 février 2006, lors d'un dîner avec les membres du club Averroès qui milite pour «la promotion des minorités visibles dans les médias ». Rappelons que Martin Bouygues, qui contrôle TF1, est un proche du ministre de l'Intérieur. Comment ne pas être choqué de voir Thomas Hugues traité de « victime collatérale » par TF1 et ne pas trouver insultante la justification donnée à l'arrivée d'Harry Roselmack ? En somme, il apparaît que ce jeu de chaises musicales est humiliant pour le partant et pour le nouvel arrivant qui se voit attribuer un rôle de faire valoir « racial» au sein de la chaîne privée. Harry Roselmack était journaliste, il est devenu « un symbole quand même très fort » selon les propres mots d'Etienne Mougeotte, vice-président de TF1. Puisque la discrimination positive semble entrer dans les moeurs françaises, combien de « blancs » vont-ils perdre leur emploi pour laisser leur place à des représentants de la diversité ? Combien de « victimes collatérales » de ces discriminations seront comptabilisées en France dans les années à venir ? Le sort réservé à Thomas Hugues n'exacerbera-t-il pas les sentiments racistes de la population « gauloise » ? Ce type de « nominations-alibi » ne dévalorisera-t-il pas les postes obtenus par les minorités visibles dans le futur ? Un noir, un asiatique ou un arabe qui atteindra un poste à responsabilité ne sera-t-il pas vu comme le résultat d'une ségrégation anti-blanc ? Nous observerons avec attention comment les organisations antiracistes telles que le MRAP, SOS-Racisme ou la LICRA réagiront, et si elles se mobiliseront pour porter plainte pour discrimination anti-blanc.
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