Les Omaticayas sont longilignes comme les Masaï, ils sont coiffés en tresses comme les Masaïs et ont ce goût prononcé pour le rouge comme les Masaïs. Les bijoux, les colliers, bracelets, portés au cou, aux poignets et aux pieds rappellent les Masaïs.
La mère de l’héroïne, la princesse Neytiyi, à mi chemin entre Masaï et Ashanti est une prêtresse, qui parle à la Déesse Eywa dans le bois sacré, pouvoir qu’elle transmettra à sa fille à sa mort. On connait aussi, on revient donc à Edinkira la Déesse arbre africaine ou Egungun-Oya, une autre forme de la déesse Yoruba de la divination…société matriarcale, la femme est prêtresse et aussi guerrière, toute une symbolique particulièrement africanisée.
En effet chez nos ancêtres, la femme n’était pas définie que par son sexe mais certainement par sa nature divine. C’est elle qui a la possibilité de donner la vie, de procréer, de ce fait sa nature profonde est donc valorisée et divinisée.
…..et le bois sacré n’existe pas chez le blanc.
C’est l’Irak dans l’espace :
On prend les mêmes et on recommence ailleurs, bien loin de la terre, du système solaire, et pour cause, on a épuisé l’Irak, l’Iran….ah pardon ! c’était pour la démocratie !
Mais dans l’imagination de James…ben oui je peux l’appeler James !!!
Qu’importe c’est l’Amérique, dès lors où l’on convoite les richesses de l’autre on doit le soumettre, le contraindre, le subordonner, et pour finir l’anéantir, quelques soient les moyens employés. Qu’il y ait civilisation, existence, femmes, enfants…. Cela devient une obsession, on doit dominer et dominer c’est opprimer.
En fait James ne refait pas l’histoire, pas même le scénario, il change d’époque et de planète c’est tout.
Et là dans mon fauteuil cette angoisse du déjà vue s’installe en moi. Je suis bien sûr solidaire des Omaticayas, et pour cause j’ai vécu ça des siècles avant eux…Que faire, je me sens impuissante… l’adversaire est beaucoup trop fort, trop puissant, trop ignoble.
L’article 74 :
Mais ce qui va suivre me plait, la Résistance s’organise, oui j’ai bien dit Résistance, mais du point de vu de l’envahisseur bien sûr, ce sont des terroristes et des sauvages. Les Omaticayas, peuple fier, s’organisent et anéantissent les soldats US avec des armes certes rudimentaires mais en faisant preuve d’un courage stratégique extraordinaire.
Face à ce déploiement de force militarisée totalement démesurée, Eywa leur divinité leur vient en aide avec les éléments naturels.
Et je m’interroge, je me parle, c’est ce que nous avons perdu, nous, oui nous-mêmes, notre foi en nous, en ce que nous sommes.
Notre religion, notre essence même, comment notre Divinité peut elle intercéder en notre faveur puisque que nous servons celle des autres. Nous prions les dieux des autres. Comment pouvons nous lutter ou venir en aide à nos frères nous ne pensons pas par nous-mêmes. Nous refusons systématiquement de nous prendre en main, nous répondons non au moindre espace de liberté qui nous est proposé. Nous n’essayons même pas, nous ne faisons pas confiance à ceux la même que nous mettons en place par la voie des urnes ; mais bien sûr que la route du succès est pavée d’échecs et alors !
Quel pays se prenant en charge n’a pas eu à se battre, n’a pas eu à faire face aux pires difficultés, mais le peuple est là il a toujours été là et il se bat fier, déterminé, obstiné, têtu, ordonné, organisé, préparé, énergique et confiant…
Il sait que ce ne sera pas facile mais il y croit à son avenir celui de ses enfants.
Pourquoi toujours relativiser par le bas, et puis y en a marre de toujours entendre mes frères trop lâches parler d’Haïti comme une sorte de tare, de malédiction, parlons de la Barbade, de Trinidad, de la Dominique qui se développe pas mal, et Cuba, oui vous avez bien lu, Cuba qui malgré un embargo américain de plus de 45 ans continue à se battre et défier le géant américain.
J’ai rêvé d’être une Omaticaya- Martiniquaise (Ben ! Sans la queue et la peau bleue, bien sûr), je l’ai rêvé pour la Martinique.
Mais James vient tout gâcher à la fin, eh oui, sans le soldat US Jake la résistance ne s’organiserait pas. En clair, le message subliminale est bien passé, c’est encore le blanc qui fait le bien. Les Omaticayas seraient tout simplement incapables d’y arriver seuls, ils se feraient écrasés par une armée terrienne que Jake le gentil Américano-Na’vis connait bien donc peut déjouer. Ah heureusement qu’ils existent ces gentils blancs. Ils en existent des biens quand même !
Mon ami Jerôme Ameen Webb voulait connaître mes impressions sur ce film, je les lui livre. En fait même dans l’espace on ne peut se prendre en main sans l’intervention et la permission des blancs, et le gosse qui regarde ce film, s’il n’a pas de parents pour le « conscientiser », se retrouve à penser que sans l’intervention de l’homme blanc il est foutu où qu’il soit.
C’est bien triste…