A son arrivée au pouvoir en 2004, K.K. n’a que 47 ans mais ses ambitions sont déjà de l’ordre de la démesure… presque pharaonique ! Sa bonne volonté affichée, faire diminuer le chômage en Grèce. Sa priorité, la politique économique et agricole. Pour y parvenir, il opte pour une politique libérale. Dopé par le succès des Jeux Olympiques d’Athènes, K.K. se lance dans des projets tout azimut. Mais voilà, les prétentions de K.K. dépassent l’entendement car l’homme a fait de la culture de l’endettement sa religion et, en Grèce, tout autant qu’en Martinique, ce n’est pas très orthodoxe. La crise financière internationale de 2007-2008, passée par là, n’arrange rien. Beaucoup de projets sont restés en plan à l’instar des nombreux chantiers inachevés de la Ville Capitale.
En effet, après la crise financière des subprimes, c’est au tour des Etats de l’Union européenne d’être au bord de la faillite.. Les experts en économie sont formels « Beaucoup d’Etat qui ont fait du déficit public leur politique budgétaire connaitront de graves difficultés car à la différence des Etats-Unis, l’Europe ne dispose pas de fond fédéral habilité à injecter des milliards pour rééquilibrer les comptes d’Etats en faillite. ». L’exemple de la Grèce est très significatif même si la France n’est pas à l’abri. En moins de quatre ans le déficit budgétaire de la Grèce explose. Empêtré dans un déficit public abyssal, notre fringuant K.K. est battu aux élections législatives d’octobre 2009 et remplacé par un gouvernement socialiste dirigé par Gheorghios Papandréou. Sous la pression de la Commission européenne et des marchés, ce dernier est contraint d’instaurer un plan drastique d’austérité. Résultat des courses, la crise financière s’est accompagnée d’un cortège de mesures impopulaires et c’est le peuple qui paie la facture : gèle des retraites, baisse des salaires, baisse des revenus des fonctionnaires, réduction des primes salariales, augmentation de la TVA et des prix, le tout couronné d’une hausse des impôts.
Les leçons de la crise grecque.
A quelques jours d’une échéance électorale majeure, les Martiniquais doivent tirer les leçons de cette crise grecque. Ils auront à choisir entre deux approches de la gouvernance régionale et devront éviter les conséquences calamiteuses d’une mauvaise gestion :
Soit ils décident de garder à la tête de la Région Martinique, Alfred Marie-Jeanne dont la rigueur dans la gestion des affaires publiques est reconnue par les milieux économiques. A ce titre, le Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités territoriales a établi un classement 2009 des Régions les mieux gérées de France. La Région Martinique est classée 3°/26 quant à l’investissement en équipement/habitant. Eh oui ! La Région Réunion classée 2nd se retrouve la Région la plus endettée de France quand celle de Martinique demeure la moins endettée (1ère/26 Régions) quant à la fiscalité, Marie–Jeanne n’a jamais augmenté les impôts en 12 ans et la Région Martinique est classée 6°/ 26. (Ces bons résultats sont obtenus durant l’année 2009 c’est-à-dire, en pleine crise financière internationale et malgré les conséquences de la révolte sociale de Février-Mars 2009).
Soit, contre toute logique, ils optent pour Serge Letchimy dont le passé politique est jalonné d’un cortège de dettes et déficits publics. Ainsi, lors du Conseil municipal du 25 novembre 2008, Serge Letchimy présentait un profil d’extinction de la dette qui s’élevait à 281 millions d’euros (Voir PV de ce Conseil municipal – page 10). La dégradation de la situation économique de la Ville de Fort de France est telle, qu’à l’instar de la Grèce, il a recours à plusieurs emprunts à des taux prohibitifs pour combler son gouffre financier. N’était-ce pas Serge Letchimy lui-même qui reconnaissait publiquement son incapacité à mener ses projets prioritaires : « Il sera difficile de faire moins, car nous avons touché le fond » (Voir FA. du 27 nov. 2008).
L’électeur pourrait se laisser abuser car, dans l’entourage de Serge Letchimy, des Prix Nobel d’Economie proclament, urbi et orbi, qu’une bonne gestion des affaires régionales consisterait à lancer des emprunts, à endetter la Collectivité régionale pour satisfaire les nombreux besoins du pays. Médias, politologues, et même la concierge du coin, reprennent à l’unisson ledit refrain. Malgré leur attitude condescendante vis à vis d’une gestion qualifiée de « Bon père de famille », aucune théorie économique ne vient confirmer leur assertion. Et pour cause ! Au contraire, les experts reconnaissent aujourd’hui que bien des « Etats d’Europe vivent tous au-dessus de leurs moyens » et que cette logique de l’endettement est suicidaire pour l’économie (1).
En Grèce, les agences de notation viennent de sanctionner ce pays pour l’ampleur de son déficit budgétaire. En 2009, le déficit grec est prévu à 12,7 % du produit intérieur brut. Tandis que la dette publique est attendue à 113 % du PIB (soit 300 milliards d’euros) pour la fin 2009 et 120 % en 2010. Depuis plusieurs jours la Grèce est un pays paralysé par une grève générale. La population en colère descend dans la rue pour s’opposer au plan d’austérité du Gouvernement.
A notre échelle locale, l’expérience malheureuse de Camille Darsières, le mentor de Serge Letchimy, n’a pas laissé que de bons souvenirs durant sa présidence de 1983 à 1992 : 1 Milliard 200 millions de dettes et autant de déficit. Taxe sur l’Octroi de Mer, Taxe sur le carburant et augmentation des impôts ont permis d’éponger dette et déficit laissés par l’ancien président PPM de Plateau Roy.
Encore plus récemment, les contribuables de la commune du Gros-Morne ont été confrontés à cette logique du déficit budgétaire. Pour combler celui laissé par Anicet Turinay, et sous la pression de la Chambre Régionale des Comptes, la nouvelle équipe municipale a du augmenter les impôts de 76 %. Le Gros-Morne a rejoint ainsi Fort-de-France à la tête des communes où la pression fiscale demeure la plus élevée du pays.
Alors, parlons vrai ! Au-delà des joutes verbales et de la surenchère électorale, ayons le courage de reconnaître, qu’en ces temps d’incertitudes économiques internationales, la crise de la Grèce nous pend au nez. Les marchés financiers s’interrogent sur la capacité de la Grèce, qui croule sous les déficits, à pouvoir rembourser ses emprunts. Quant aux 27 chefs d’Etat européens, ils n’ont pas encore pu se mettre d’accord sur l’aide financière à allouer à la Grèce face à sa crise budgétaire.
Devant un tel tableau, le 14 mars prochain, gardons notre confiance en Alfred Marie-Jeanne qui a su gérer les affaires publiques de notre pays et continuons donc à avancer en confiance avec lui.
Louis Boutrin
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