Hier soir, la nuit tombant, dans une île des Caraïbes identifiée par la suite de chiffres ô combien célèbre « 972 », quelques entrepreneurs, une communicante affutée et un représentant d’institution publique étaient rassemblés pour discuter de leurs relations. La scène se passe dans le hall de l’un des plus « prestigieux » hôtel de cette île, un établissement à qui le Bleu Radisson ne s’applique toujours pas malgré de louables intentions de travaux de rénovation… Sa sé an lot déba!
Passées quelques heures, la désydratation chronique s’emparant d’eux et le barman secondé de son acolite affuté faisant fi d’un groupe de 7 personnes assis à quelques encablures, susceptibles de rapporter du chiffre d’affaires (pourtant nul n’ignore que leur employeur a qui l’on a demandé de rembourser quelques deniers européens serait des plus heureux d’encaisser une maigre compensation), le plus téméraire de tous ose s’aventurer au comptoir demander quelques rafraichissements. Il commande pêle-mêle 2 piña, 2 coca light, 1 west indies et 1 waikipi.
Après quelques minutes d’attentes, la commande tant convoitée arrive. Le serveur pose tout cela sur la table précisant qu’il repasserait prendre son plateau dont il a besoin pour assurer son service (plus de doute l’hotellerie est en crise ici!!). Malgré les commandes alcoolisées, pas un seul accompagnement salé, pas une pistache ou une cacahuète à moins que ce ne soit l’inverse!!
Emballés dans leur discussion, nos amis d’un soir souhaitent grignoter quelque peu…heureusement il y a un sachet de chips durement ramené du centre commercial situé à l’autre extrémité du rond-point et c’est la promotion immédiate au rang des élus de la confrérie des « mangeurs de chips parce qu’ils ont demandé ». Quelle chance !!!
Particulièrement refroidis par ce premier service nul ne tente l’aventure du restaurant au bord de la piscine (qui pourtant a déjà fait ses preuves). Nou ja la nou ka rété !!
Il est important de noter que parmi les présents il y avait deux résidents de l’établissement fraichement arrivés de l’île soeur…pourquoi soeur d’abord je n’y ai pourtant pas de famille ?
La nuit avance, et notre barman arrive à la fin de son service, avant clotûre, ils en profitent pour faire une nouvelle commande mais point trop d’autant qu’il avait été annoncé qu’aucune boisson chaude n’était disponible ce soir là…adieu veaux, vaches, cafés !!
La discussion reprend, nos amis Guadeloupéens n’étant là que pour quelques heures il faut épuiser les sujets et les hommes. Mais, comme le dit si bien l’adage, l’heure c’est l’heure et à la Bâtelière cela se double d’un engagement é-con citoyen sans failles. Le barman est le maitre de l’ampoule, comme certains le sont pour des clés.
J’éteins, j’allume, le voila qui redécouvre ses interrupteurs puis se décide -zot pa ni kay??- ce sera le blackout. Voila qu’en quelques instants nous vivons à notre tour les difficultés de nos voisins Nord-Américains touchés par la crise budgétaire de leur Nation.
Il reste deux tablées, et alors!! Lui s’en va et si vous voulez rester messieurs, dames ce sera dans la pénombre. Point à la ligne comme dirait sa belle-mère!
Evidement, pas une information n’est portée aux clients les invitant éventuellement à changer d’espace…le bar est fermé, il n’y a donc plus de clients. Un service digne d’un Etap Hôtel pour un hôtel ayant la réputation d’être « d’affaires »…je l’avoue j’ai honte !!
Courageux, les protagonistes ne se démontent pas comprenant à la fois un engagement écologique qui ferait pâlir d’envie mon amie Isa et un souci d’économies devant permettre le maintien de la rentabilité et des emplois. Il y a toujours une explication à tout! 🙂
Las et ayant épuisé l’ordre du jour improvisé mais heureux de la richesse de ces échanges chacun décide enfin de rejoindre la douceur de son lit. Mais, arrivé au portail désormais clos une nouvelle interrogation se pose: comment sortir ?
Le personnel rodé, lui a déjà anticipé notre questionnnement et la clé est laissée sur la serrure du portilion. Ben voilà!! Nous ouvrons et là le vigile sorti de sa torpeur par le claquement de la sérrure se relève pour ouvrir. Un simple « bonne nuit » l’accueillera l’équipe étant déjà dehors.
Pourquoi à chaque fois que je me rends dans cet établissement je me dis que plus que tous les investissements économiques, le secteur hôtelier souffre d’un manque de formation et d’engagement de son personnel?
On ne demande pourtant pas grand chose, juste ce pour quoi nous avons payé: un sourire, un service; pas grand chose pour nous inciter à consommer un peu plus. Nous avions tous les moyens de nous attabler et commander 7 repas au restaurant, une affaire bien plus rentable que nos misérables boissons!!
Quand comprendrons nous enfin que ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons marquer notre différence par rapport à d’autres territoires?
Alors oui il y aura la grande rencontre du CTO dans quelques jours, mais nos dirigeants pourrons appeler de leurs voeux tous les projets et tous les financements tant que la base, à savoir vous professionnels, et nous résidents, n’aurons compris que l’avenir touristique dépend de NOUS rien ne sera possible et aucune action ne pourra prétendre être durable.
Fin de transmission!
Marc L