La crise des banlieues semble avoir mal cicatrisée…Le feu a repris du service sous la cendre à Monfermeil dans la région parisienne. Selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, 7 policiers ont été légèrement blessés. 3 jeunes ont été arrêtés. 4 véhicules, de "nombreuses" poubelles ont été brûlées, un bâtiment municipal a été en partie incendié. L'interpellation d'une mère de famille lors d'une perquistion menée lundi par la police semble être à l'origine des échauffourées. Les policiers venaient perquisitionner son domicile, quartier des Bosquets, dans le cadre d'une enquête sur un vol avec effraction pour lequel l'un de ses enfants avait été placé en garde à vue avec deux autres mineurs, selon une source judiciaire. La mère de famille s'est "rebellée", lors de la perquisition lors de laquelle sont fils avait été amenée et a du être conduite au commissariat de Gagny où elle a été mise en garde à vue dans l'après-midi, selon la préfecture. Lors de leur départ avec la mère et le fils, les policiers ont du tirer des flash-balls, pris à partie par des personnes attirées par cette agitation. Trois majeurs ont été interpellés et placés en garde à vue. Selon un communiqué d'élus de gauche de Montfermeil, "les conditions d'interpellation 'très musclée' de la maman, ont provoqué l'exaspération des jeunes". Ces élus mettent l'accent sur "la tension perceptible dans la ville depuis un mois" en raison, selon eux, des arrêtés anti-bandes pris en avril par le maire puis annulés par la justice administrative. La mère qui aurait reçu des gaz lacrymogènes a été remise en liberté mardi en fin de matinée. De son côté, le maire de Montfermeil , Xavier Lemoine (UMP), a déclaré que les policiers effectuaient lundi après-midi aux Bosquets une perquisition au domicile de l'un des auteurs présumés de la "violente agression d'un chauffeur de bus", dont il avait été témoin, le 16 mai à Montfermeil. Pour M. Lemoine, les affrontements violents qui ont eu lieu dans la soirée ont pour "origine" la perquisition et l'interpellation d'un des auteurs présumés de cette agression. Les affrontements ont démarré à 22h30 devant le domicile du maire, à une cinquantaine de mètres de la cité des Bosquets. Des jeunes ont commencé à secouer la grille d'entrée et à jeter des pierres sur la maison où se trouvait l'épouse de Xavier Lemoine et ses enfants, selon la même source. Le maire se trouvait alors à l'hôtel de ville. "Les violences de ce soir ont montré que la vie de ma famille, ma femme et mes sept enfants, est menacée", a déclaré ce dernier. Xavier Lemoine avait promulgué le 7 avril dernier un arrêté anti-bandes accueilli comme une provocation par les jeunes de la ville, suspendu depuis par la justice administrative. Cet arrêté interdisait aux mineurs de 15 à 18 ans de circuler à plus de trois dans le centre de Montfermeil. Dénoncé par la gauche, il avait été suspendu le 5 mai par la justice administrative. Fin avril, deux filles de Serge Lemoine avaient été prises à parti et molestées par un groupe de jeunes en rentrant du lycée. Le maire avait alors fait état de menaces répétées à l'encontre de sa famille. Suite à ces menaces reçues, ce dernier avait bénéficié un temps d'une protection policière. Des incidents ont aussi été signalés à Clichy-sous-Bois, ville voisine et berceau des violences urbaines de novembre dernier. Ils interviennent à deux jours de la reconstitution des circonstances de la mort de deux collégiens, Zyed et Bouna, dans un transformateur électrique de Clichy-sous-Bois. Ce drame, le 27 octobre, avait fait un blessé grave, Muhittin, camarade de Zyed et Bouna. Un drame qui avait été suivi par l'embrasement de nombreuses cités dans l'Hexagone.