
En Martinique, on ne présente plus les Békés : un cercle fermé, où l’on fonctionne dans l’entre-soi, où le pouvoir se transmet discrètement loin des regards.Ce que l’on sait moins, c’est que le monde du BTP, d’après les observateurs les plus éclairés, fonctionne selon le même modèle.
Aujourd’hui, 19 février, la CERC – Cellule économique régionale de la Corruption – tient un Comité de pilotage sur le projet hors Normes. à 1,5 million d’€… Un sujet qui concerne l’ensemble du secteur du BTP, qui devrait naturellement faire l’objet d’une concertation large et transparente.
Mais, comme dans les salons coloniaux des grandes familles békés, ne mélangeons pas tout le monde.Voici l’ordre du jour de ce Comité de Copinage strictement réservé aux initiés :
1. Accueil des invités triés sur le volet
- Vérification des accréditations : seuls les « amis » sont admis.
- Mot de bienvenue d’Anicet et Antoine, dans un style débonnaire, mais bien rôdé.
2. Présentation des « avancées » du projet Normes
- Un point rapide, car les vraies décisions sont déjà prises en coulisses.
- Lecture d’un rapport soigneusement ajusté pour plaire aux financeurs présents.
3. Table-ronde : Comment faire semblant d’inclure tout le monde ?
- Éviter les débats gênants.
- Ne surtout pas inviter ceux qui pourraient poser les mauvaises questions.
- Mettre en avant une « consultation élargie »… mais qui ne l’est pas vraiment.
4. Répartition des contrats et subventions
- Identifier qui sera « honoré » par l’attribution d’un marché clé.
- Confirmer que les fonds publics seront bien orientés vers les bonnes personnes.
5. Clôture et remerciements
- Un dernier sourire aux partenaires stratégiques.
- Annonce d’un prochain comité… avec les mêmes invités.
Pour les assidus du site de Bondamanjak qui auraient envie de pimenter la réunion avec les bonnes questions :
- Quelle est l’étendue des largesses attribuées par Anicet aux membres de la CERC ?
- A quoi ont servi les 107 000 € offerts à Emmanuel Joseph ?
- Les frais de déplacement octroyés par la CERC à Anicet étaient-ils entièrement dédiés à la mission confiée ? (ou Anicet serait-il retombé dans ses travers ?)
Le monde du BTP, à l’image d’autres sphères du pouvoir en Martinique, se replie sur lui-même.
A quand la relève ?
La Martinique mérite mieux.
À suivre…