Bondamanjak

Bombes sur London,

Les occidentaux ne comprennent pas. Les anglais en perdent leur flegme légendaire. Des britanniques, des jeunes qui sont nés et qui ont été élevés en Grande Bretagne pètent des bombes à London. Incrédible, Sir. Ils n?arrivent pas à appréhender le ressentiment des jeunes musulmans britanniques, leur sentiment d?impuissance devant ce qui se passe en Palestine et en Irak. Les israéliens construisent un mur. Cet acte scandaleux a été condamné par l?ensemble de la communauté internationale et par l?Organisation des Nations-Unis (ONU). Pourtant, sur décision de leurs élus, l'armée d'Israël pratique le terrorisme d?Etat en assassinant impunément des leaders palestiniens. Sous la protection de cette armée, ils continuent la construction de ce mur qui ampute encore plus les territoires réservés aux Palestiniens. Ils font ce qu?ils veulent, comme ils veulent. Les gouvernements occidentaux sont là, regardent, babillent un petit peu. Et envoient des troupes en Irak supporter la main mise américano-britannique sur ce pays qui s'enfonce dans le chaos. Dans les années 70, le discours était politique et le sentiment national primait dans les rangs des révolutionnaires, des combattants, de ceux qui trouvaient inique l?occupation israélienne des territoires occupés et surtout le programme sioniste mis au point depuis 1919. On ne parlait pas d?Islam, de bombes humaines, d?intégrisme musulman. Les « politiques » ont échoué. Le groupe Abbou Nidal, le FPLP-CG détournaient des avions, Septembre Noir attaquait la délégation israélienne aux jeux de Munich, les révolutionnaires de l?OLP, du Fatah, du FLP et tous les autres pratiquaient un terrorisme ciblé. Politique. La jeunesse mondiale les soutenait, portait le keffieh et était de toutes les manifs de soutien au peuple palestinien. Ils ont été engloutis, liquidés par l?Histoire. Leur juste cause (création d?un Etat palestinien, application de la résolution 242 des Nations-Unis) a été instrumentalisée par des régimes anti-démocratiques (Syrie, Libye, RDA, Bulgarie, ?). Alors la mutation s?est faite au sein de la Résistance palestinienne, le discours s?est radicalisée et le sentiment religieux a supplanté la démarche idéologique. On entendit alors Hamas, Jihad Islamique, et maintenant Al-Qaeda. Mais l?arrogance et la barbarie sioniste sont restées. Tout le monde se souvient de ces images en rase campagne de militaires israéliens brisant avec une grosse roche les bras d?un jeune intifadiste. Tout le monde peut voir à la télévision ces maisons rasées par des bulldozers ou écrasées par des bombes. Ces corps ensanglantés portés de bras en bras, ces familles éplorées. Ce jeune garçon tué à coté de son père dans l'encoignure d'une porte. Et la liste des « martyrs » s?explosant dans les bus sur le territoire d?Israël. Mais la suffisance et la morgue sioniste ont perduré. Rien n?y a fait. Ni les différents accords d?Oslo, ni les concessions de l?Autorité dirigée par Yasser Arafat. Rien. Le terrorisme d?Etat continue chaque jour plus mortel. Chaque jour le gouvernement d?Israël, soutenu par les Etats-Unis et l?Occident perpétue de nouveaux crimes. Chaque jour la construction de ce Mur continu, défiant la communauté internationale et bafouant la dignité des palestiniens. En Occident, les premiers immigrants, les parents des terroristes actuels ne pensaient qu?à travailler et s?occuper de leur famille. Aujourd?hui, leurs enfants voient ce qui se passe dans le monde, en Palestine, en Afghanistan, en Irak et ils n?y sont pas indifférents. Ils n?approuvent pas la politique menée par le gouvernement britannique en Irak. Alors, bien que nés et élevés dans un pays riche et tranquille, ils passent à l?acte. Ils sacrifient leur vie. C?est dire leur sentiment d?impuissance, leur soif de vengeance devant ce qu?ils considèrent comme une grande injustice et le sentiment que la guerre contre le terrorisme cache en fait une guerre contre l?Islam, résurgence des croisades du Moyen-Age. Et ce n?est qu?un début. D?autres musulmans européens se feront exploser à Londres, à Paris, partout. Hélas (à suivre). A. K 47