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BUDGET REGIONAL 2006 : LA GABEGIE CONTINUE

. I Budget 2005 et Décision modificative No3 La troisième décision modificative de 2005, réduit de 47 millions d?euros, (308 millions de F), l?emprunt d?équilibre prévu au budget primitif 2005 et supprime 31 millions d?euros (245,6 millions de F) de crédits inscrits en dépenses et recettes au budget 2005. Cela signifie que des sommes considérables, prévues au budget 2005, ne seront pas effectivement dépensés. Quelques soient les « explications » d?une telle réduction, ou bien que des sommes considérables avaient été inscrites sur des projets « bidons », pour obtenir un effet d?annonce, ou bien que de vrais projets, nécessaires, voire urgents, étaient prévus et la région a été incapable de les réaliser. Dans le premier cas c?est de la démagogie. Dans le second, c?est de l?incompétence de l?insouciance ou pire, de l?irresponsabilité. Les réductions les plus importantes sont dans l?Education (-11,1 millions), l?Action économique, (-9,1millions), la Santé, (-3,25 millions), l?Aménagement de l?espace Naturel, (-2,6 millions). Dans le détail, ce sont les attributions essentielles de la région qui voient leur moyens diminuer : les « travaux de réhabilitation de l?AFPA », les « Travaux pour les lycées », la « subvention d?équipement du Centre de Formation d?Apprentis », l?aide au développement des entreprises, « la Modernisation de la pêche et de l?aquaculture », les fonds prévus pour la construction du Centre hospitalier de Mangot Vulcin. Enfin, les « travaux pour la protection contre les crues »et les « programmes de valorisation des déchets », diminuent alors que chacun sait que récemment les pluies ont entraîné des dégâts importantes dans tout le centre de l?île. En fonctionnement, ce sont les Interventions Socio-économiques (formation professionnelle) et les Interventions économiques générales, qui subissent une réduction de 11,4 millions. Par contre des crédits nouveaux sont inscrits à l?Action sociale et la dotation continuité territoriale. Est-ce là les priorités de la région ? Clientélisme Les montants qui ne subissent pas de diminution dans le budget de 2005, ce sont ceux inscrits dans le domaine des dépenses de fonctionnement et des subventions, cela est instructifs. Ils concernent : les « subventions diverses et spécifiques » et « autres subventions » réparties par la Commission Permanente les « subventions pour la continuité territoriale », les « subventions aux associations », les « les sommes prévues pour les grandes manifestations sportives », les « fêtes et cérémonies » et « les relations publiques du président), les « missions des conseillers », c?est-à-dire les sommes qui assurent une clientèle politique à Marie-Jeanne. L?ensemble des ces sommes se montaient à plus de 16 millions d?euros dans le budget. Mais il n?est pas seul. Sur un montant total de 4,6 millions d?euros de subvention aux associations, le sport en a reçu 41,6%. De cette somme, 43,8 % ont été à la Ligue de football, c?est-à-dire à M. Rapon, conseiller régional MIM, président de la « commission sport de la région» ! Face à ce clientélisme, il faut rappeler que les bourses, accordée par la région, d?ailleurs financées en grande partie sur fonds européens, représentaient en 2005 la somme de?.0,381 millions d?euros! II Le projet de budget pour 2006 Comme d?habitude ce projet de budget 2006 ne contient aucun bilan des actions menées par la région au cours de ces dernières années, aucune analyse de leurs impacts sur l?économie et la société martiniquaises, de leurs succès et de leurs insuffisances ou de leurs échecs. Il ne contient pas non plus d?analyse prospective des tendances à court et long terme de l?économie, celles qu?il faut encourager, celles qu?il faut corriger, les orientations qu?il faut donner. On a affaire à une gestion à la petite semaine, sans objectif, sans vision, sans priorités. Le budget 2006 prévoit une dépense globale de 285 millions d?euros, L?investissement ne représente que 53,2 % de la dépense totale. Ce budget est en augmentation de 2,5%, mais les investissements sont en régression de 161 millions à 151,9 millions d?euros, soit une diminution de 5,6%, une tendance que l?on observe depuis 2001, date à laquelle la région a achevé le remboursement de la quasi-totalité de ses dettes. Tandis que les dépenses d?investissement continuent à diminuer, les dépenses de fonctionnement augmentent. Dans le budget 2006 elles augmentent de 14,6% ! Quelle est la priorité d?un tel budget ? On aurait pu dire les transports et infrastructure. Le budget prévoit, 62,8 millions d?euros, une augmentation de 53% de ces dépenses par rapport à 2005. Compte tenu de la situation catastrophique de connaît la Martinique en matière de transport publics, de circulation routière et d?embouteillage, on pourrait s?en réjouir. Mais lorsqu?on lit le détail, on constate qu?il s?agit de « grosses réparations et modernisation du réseau ». Où sont les élargissements de voierie, les nouvelles routes, les itinéraires de délestage?dont on a urgemment besoin pour désenkayé (tient, on n?entend plus du tout ce mot !) les axes, Sainte-Luce-Rivière-Salée, Ducos-Lamentin, Robert-Lamentin ? Où est la passerelle pour piéton, le tunnel ou le toboggan permettant aux écoliers et aux automobiles de traverser au quartier de Fond Lahayé, sans provoquer cet embouteillage qui bloque le trajet de Case-Pilote à Fort-de-France,? Nulle part !! Plus grave, une diminution de 53,2% est prévue dans les dépenses concernant les transports collectifs : de 3,1 à 1,4 millions l?euros. 51 millions d?euros sont prévus pour la formation professionnelle. La même somme qu?en 2005. Il n?empêche qu?un nombre élevé de jeunes manquent de formation, et que dans de nombreux domaines, on continue à faire appel à des gens de l?extérieur par manque de gens formés ! A quand le Plan régional de formation ? 33,1 millions d?euros sont prévus pour l?administration générale, les frais de personnels et le fonctionnement des conseils. Cette somme représente 2 fois plus que pour le « soutien et la promotion économique », 2,5 fois plus que pour le « tourisme », près de 3 fois plus que pour le « Développement rural et l?Aménagement de l?Espace naturel », 4 fois plus que pour l?agriculture, 6 fois plus que pour « l?Aménagement et l?équipement local ». Les secteurs qui devraient être les domaines privilégiés d?intervention de la région pour dynamiser l?économie et l?emploi, sont tous en stagnation ou en diminution par rapport à 2005. En stagnation : la formation professionnelle, la pêche et l?aquaculture, les emplois-jeunes, le développement rural et l?aménagement de l?espace naturel, le tourisme (+2,3%). En diminution : l?Agriculture (-8,8%), le logement (-24,6%), l?aménagement et l?équipement local (-42,7%), le Soutien à la promotion économique (-22,6%) les Transports collectifs (-53,2%). Même les dépenses prévues pour les musées sont en diminution de (-16,7%) ! Les deux seuls secteurs en forte augmentation : la Santé et l?Action sociale ne sont pas porteurs de développement économique. Un emprunt de 53 millions d?euros est prévu pour équilibrer le budget 2006!!! Mais va-t-il le mobiliser ? Il est permis d?en douter, au vu de l?expérience récente d?annulation de 47 millions d?euros de l?emprunt prévu au budget 2005! Une véritable gabegie ! En résumé, c?est un budget sans vision, sans perspective! Marie-Jeanne et sa bande sont incapables d?utiliser efficacement les recettes importantes que la région perçoit des contribuables Martiniquais. Ils font prendre à la Martinique un grave retard. Pas un seul projet innovant n?a été proposé ou réalisé à ce jour par la région. A titre d?exemple, le câble numérique en provenance de Porto Rico est en phase d?installation. La Guadeloupe s?est engagée et bénéficie pour cela, des fonds INTERREG. Elle sera connectée dès le début de l?année prochaine. Cela représentera un accroissement considérable de la capacité de son réseau internet et une diminution de moitié du coût des communications. La région Martinique a refusé de s?engager. Elle ne sera connectée, qu?avec au moins une année de retard. Ce coût supplémentaire sera payé par les entreprises et les martiniquais. Des opportunités de toutes sortes seront perdues. La gestion de Marie-Jeanne et de sa bande se base sur les 3 non. Le NON investissement, le NON emprunt, le NON développement. C?est une véritable gabegie ! Jean Crusol