Bondamanjak

Bulles

Mettre la tête sous l'eau et tenir; l'eau de mer est glacée en ce moment; normal, on est dans un carême gras, avec rafales de vent et pluies; carême gras, vous voulez rire?
La tête sous l'eau, ne rien entendre; du silence assourdissant des élèves martiniquais devant "la situation préoccupante dans l'Education Nationale"; en perspective à la rentrée: classes surchargées, professeurs insuffisamment remplacés ou renforcés; ici à la différence de la Guadeloupe, des enseignants, des parents d'élèves aphasiques, des étudiants qui ne se sont pas encore accaparés de leur fréquence sur la bande FM pour, profitant de la circonstance, approfondir par exemple leur avancée dans la voie royale de textes d'une poésie que l'on dit difficile; le problème de cette génération qui est la mienne, la nôtre, en fait problème de LEURS PARENTS & MAÎTRES avant tout, c'est de s'être insufisamment nourri d'une idéologie, d'une pédagogie voire d'une parole oxygénante et stimulante qui permettent de …regarder l'avenir et l'Autre, quel qu'il soit, dans les yeux, sans ciller.
Car qu'est ce que Césaire pour des jeunes (mais pas seulement) qui ont l'eau courante, l'électricité, les voies goudronnées, des pharmacies, maisons de quartier, centres culturels dans presque tous les quartiers de la Ville et qui, en se précipitant sur le dernier I Pod ou le dernier portable à la mode, guettent sur le Net le mix gagnant ou le CD single de…
La tête sous l'eau; sur le Boulevard, un commando d'une trentaine de personnes envahit une agence bancaire, avec des exigences de dialogue et d'humanité, comme si le fonctionnement d'une banque, dans son implacable rigueur tout en chiffres, n'excluait pas d'office philantropie, empathie et autres bizzarreries humaines.Mais il ya la banque et le banquier, la machine et l'homme; alors ne pas perdre espoir…
Ces jours ci, la télé nous invite à réfléchir sur l'année 68: Prague, Paris, Mexico mais ce soir ne loupez pas ce splendide film noir "Ascenseur pour l'échafaud", servi par un grand réalisateur et un dieu du jazz, Louis Malle et Miles Davis.
 
"Etat inchangé mais toujours préoccupant, le patient fait toujours l'objet de soins attentifs" le communiqué des médecins ne dit rien mais au moins il dissipe la rumeur dont la seule force est de s' auto alimenter avec une conviction boulimique.
"Je vois les négritudes obstinées
les fidélités fraternelles

la nostalgie fertile" A Césaire

A demain