Depuis 2006, le 10 mai est la journée officielle de Commémoration nationale des «Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions». Conformément à son objectif – promouvoir les cultures de l’Afrique, des Caraïbes et de leurs diasporas – le musée Dapper a souhaité apporter sa contribution à cet événement marquant. L’an dernier, différentes manifestations ont célébré cette journée, notamment le festival «Regards sur l’esclavage», qui, conçu et organisé par RFI, suscita un vif intérêt.
En organisant chaque année Mémoire partagée, le musée Dapper se veut le lieu des rencontres et des dialogues autour d’une histoire commune. Cet événement répond, en effet, à une volonté de mettre en lumière des réflexions pluridisciplinaires portant sur l’esclavage. Les causes, les systèmes mis en place, de même que les implications et conséquences dramatiques sont évoqués à travers des regards croisés. Mais on ne doit pas oublier que les atrocités de cette histoire ont été transcendées par ceux-là même qui en étaient les victimes ou les héritiers : sur les terres d’un exil forcé, ils se sont construit de nouvelles identités et ont permis l’émergence de cultures plurielles. Pour faire découvrir, ou redécouvrir, à un public curieux, de plus en plus nombreux, l’histoire et les cultures des sociétés créoles, le contenu de Mémoire partagée a été enrichi pour sa deuxième édition. Organisés par le musée Dapper, des débats favoriseront les échanges au cours desquels des historiens, des sociologues confronteront leurs points de vue, notamment sur la nécessité de forger et de transmettre des mémoires. Par ailleurs, des écrivains, à commencer par Gisèle Pineau, convoqueront leur passé, personnel, familial. Des artistes, musiciens, interprètes, comédiens, donneront à entendre des voix fortes, portant haut la mémoire et le partage. À cet égard, le public vivra deux moments importants :
• Les concerts du groupe Bwakoré, venu spécialement de Martinique.
• Le spectacle Des mots pour le dire, conçu par les artistes SheinB et Thomas M. Pollard avec les élèves de première du Lycée Jean Lurçat (Paris 13e).
Cette année, à travers des films suivis de débats, RFI a choisi de mettre plus particulièrement l’accent sur les débuts de l’esclavage et sur les sociétés qui en sont issues. Ils constitueront des rendez-vous majeurs. Certes les «marques» de l’esclavage sont au centre des réflexions menées tout au long des rencontres de Mémoire partagée. Mais à travers les mots, les paroles, les images et les sons, se révèlent le regard des autres, le regard sur soi, et les expériences se transmettent en partage.