Le quotidien privé Le Messager a profité du voyage du pape Benoît XVI au Cameroun pour publier un classement des 30 évêques camerounais prenant en compte notamment leurs « capacités en gestion » et leur « train de vie » et en posant la question « servir ou se servir ? ».
Si une douzaine de prélats, comme le cardinal Christian Tumi de Douala, obtiennent un satisfecit du Messager, huit d’entre eux sont très mal notés, accusés pour la plupart de détourner l’argent de l’Eglise.
« Cupide et retors », « aime les belles voitures », « aime le luxe et l’argent », « corrompu », fait « main basse sur toutes les ressources financières transitant dans les comptes du diocèse », « a une femme et trois enfants à nourrir », « multiplie les messes d’action de grâce privées et rémunérées chez les grands du régime », « affairistes », peut-on notamment lire dans le journal à propos de certains évêques.
Certains d’entre eux font également des « manipulations ethniques », en privilégiant dans les actes de nomination des prêtres originaires de leur propre région, affirme Le Messager.Le Messager estime également que « la relève n’est pas assurée » : dans son classement, il apparaît que les jeunes évêques « ont des scores largement inférieurs à leurs aînés que ce soit dans le domaine de la théologie, des qualités pastorales, des compétences de gestion et surtout de respect de leur voeu de célibat ». L’avenir est « très inquiétant », conclut le journal.
