Depuis plusieurs semaines, les consommateurs de Carnaval sont descendus en ville la nuit pour regarder passer les parades, la nouvelle appellation officielle et aliénée de nos vidé martiniquais.
L’authenticité a foutu le camp, chassée par des élus tcharbés, au profit d’une soupe mondialisée et aseptisée, pour plaire aux touristes, qu’ils disent. Comme si notre Carnaval n’existait que pour être un produit pour touriste, comme si nous étions des macaques dans un zoo qu’ils viendraient regarder en jetant une ou deux bananes.
Revers de la médaille, ce que leurs parades reproduites à l’identique et à l’infinie gagnent en conformisme bien-pensant, se traduit à l’inverse par une surenchère de crudités, de nudités, de vakabonajri dans les chansons, les comportements et les tenues des unes et des autres.
Leurs parades, où un même groupe rétribués joue le même jour dans deux à trois communes différentes en même temps (des bouts du même groupe en fait) est l’exact contraire de ce qu’est ou plutôt qu’était notre Carnaval.
Il y a même des curés qui rentrent dedans ! Des curés ! Labé ! Landjet sa !
Heureusement, dans les quartiers, de Fort-de-France comme d’ailleurs, la tradition du Carnaval martiniquais, oui oui martiniquais, pas le salmigondis servi au bon peuple en cette année électorale genre gran chawa ou bètafé, ce Carnaval réel continue d’exister.