Si l’humour est un véhicule utilisé pour faire passer certains messages encore faut-il que ces messages puissent entrer en résonance avec l’inconscient collectif. L’esclavage n’étant pas dans l’inconscient collectif, il ne peut être révélé par ce type de message. L’inconscient collectif des afro descendants est imbibé du mythe du merveilleux où le blanc est érigé en modèle, il n’y a pas d’effets révélateurs du message humour compris, et conforte l’afro descendant dans son rejet du noir il peut rire à gorge déployée de ses sketchs comme le blanc le fait. Le pragmatisme est celui du producteur qui conforte le cliché du noir amuseur qui sert une bonne soupe à son maître blanc, avec toutes les saveurs d’antan. Malheureusement le oui bwana, merci bwana, n’a pas fini de servir.
Fabrice EBOUE et Thomas NGIJOL sont représentatifs de leur génération et symbolise sinon consacre la victoire idéologique de la civilisation occidentale, en faisant un film comique sur l’esclavage ils permettent volontairement ou involontairement la banalisation du fait esclavagiste. Quand on associe le rire à un événement historique dramatique de cette portée c’est un mélange de genre incongrue. Pour faire référence il y a un comique considéré comme l’un des plus talentueux de sa génération, Djamel DEBBOUZE, qui a considéré l’histoire de son pays, de son père, avec respect dans le film « Indigène » il n’a pas fait une série de sketches. Aujourd’hui la majorité des français n’ont jamais entendu parler de l’esclavage, la plupart des afro descendants ne savent pas ce qu’a été l’esclavage et n’ont pas de référence historique. Désormais quand nous parlerons de l’esclavage on en rira puisque le rire l’emporte toujours sur le malheur, 163 ans après l’esclavage Eboué et Ngijol nous font retourner à la Case départ.
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