Il est 17h et quelques devant la mairie de Schoelcher en Martinique. Les employés du Casino de la batelière viennent de prendre connaissance de la décision « courageuse » du conseil municipal. Dans l’escalier qui mène au rez-de-chaussée leur colère est palpable autant que sonore.
Une femme pleure, puis une autre, des larmes de rage qui viennent renforcer la fresque du malaise social qui reprend du service dans l’île des tromperies où on confond pistache et cacahuète. Le souffle de la colère se propage et les forces de l’ordre redevienne ce pian pigmentaire qui gangrène la réalité. Les alé koké manman zot trouvent une légitimité que personne ne peut nier. Les larmes sortent comme des lames des bek mè qui souffrent de ne pouvoir découdre avec l’injustice personnifiée.
Le communiqué pour niqués tombe :
Le Conseil Municipal s’est réuni ce jour vendredi 29 juin 2012, pour se prononcer sur le renouvellement de la Délégation de Service Public d’exploitation d’un casino de jeux sur le territoire.
Considérant qu’aucun accord satisfaisant aux intérêts des parties concernées n’a pu être trouvé avec les dirigeants du Casino Batelière Plazza,
Considérant la demande inadmissible du casino exigeant de notre collectivité une baisse significative d’un million d’euros par an de la
quote-part financière qui doit lui être reversée,
Ne comprenant pas le refus systématique du casinotier aux différentes propositions et avancées de la Ville dans les négociations,
Considérant qu’il n’est pas du ressort de la Ville de supporter les investissements du Casinotier,
Considérant l’avis négatif de la Commission DSP composée d’élus de la Ville et de représentants de l’Etat,
Considérant que la Ville de Schoelcher ne doit pas être la seule à faire des efforts, au regard de sa situation financière contrainte, au détriment de ses propres intérêts au service des administrés schoelchérois,
Considérant l’intérêt absolu des élus municipaux de préserver la pérennité de l’activité du casino sur son territoire,
Considérant la nécessité de préserver les emplois des salariés du Casino,
A l’unanimité le Conseil Municipal, toutes tendances politiques confondues :
– a jugé l’offre du casino Batelière Plazza irrecevable,
– autorise Monsieur Le Maire à solliciter de l’Etat, une prolongation par voie d’avenant pour un an, de la DSP aux conditions actuelles du Cahier des charges.
Fin du communiqué.
Le mépris humain est total. GAME OVER.