Au milieu de ces constats, comment revoir efficacement ce qui faisait notre force ? Comment remettre en cause avec courage que la culture ne se diffusera plus de la même manière ? Comment envisager que le sport ne sera plus un élément déterminant de cohésion sociale ? Comment adapter une offre politique à une génération qui est désormais sourde aux valeurs prônées par leurs ainés ? Il faudra accepter pour nous aussi cette révolution des mœurs sans nostalgie, sans sanglots au milieu d’un « an tan moin ça pa té con sa ! ».
L’activité qui apparaissait comme le seul moyen de s’en sortir ne sera pas la seule et unique solution. L’offre permanente d’une société de consommation délirante accroit les besoins et le « ti job » n’aura plus l’effet d’assagir ces consciences turbulentes.
Au milieu d’un désert de valeurs et de références « en toc », notre imagination forcée à réagir en mode accéléré devra passer par la case dialogue permanent, par la case omni-présence dans ces lieux de vie, pour remettre des bornes là ou elles seront rendues nécessaires et éviter un délitement des esprits complètement « bouffés » par des médias importateurs d’images surfaites.
Le challenge est énorme et demandera humilité et réadaptation permanente. Le challenge demandera aussi des sacrifices importants de nous tous, une remobilisation magistrale de nos énergies pour réadapter en permanence discours et initiatives. Les modes de communication devront être revus pour éviter d’échapper aux cibles recherchées et s’auto-satisfaire de méthodes sensées avoir fait leurs preuves, je dis bien sensées.
Fort-de-France n’est plus le Fort-de-France de nos ainés et cela il faudra l’admettre. La survie de nos valeurs d’airain bâties par Aimé Césaire trouvera sa suite dans la métamorphose de nos postures et de notre action publique. On en a tous l’énergie, la foi et la conviction. Il suffira alors d’accepter plus que jamais les sacrifices qu’elles réclament.
Une grande réflexion doit s’ouvrir dans nos rangs pour tenter courageusement d’infléchir une tendance que personne tout seul dans son coin ne pourra infléchir. L’heure n’est plus aux doigts pointés sur untel ou untel, telle ou telle institution. L’heure de nous-mêmes a sonnée, une heure terrible certes mais une heure refondatrice et bienfaisante de fraîcheur pour laquelle il faudra très vite des déclinaisons très opérationnelles de propositions concrètes et adaptées.
C’est notre priorité à tous ! C’est la priorité de notre génération très largement impliquée aux affaires aujourd’hui.
Alors…. A nos cerveaux !!!! »
Catherine Conconne