A lire, ce remarquable article de #Lisa David (version complète sur http://www.freepawol.com/articles/ceregmia-remboursez-lallemagne-aussi-reclame-des-sous ).
Si la #Martinique n’a pas encore réussi à attirer les touristes Allemands, ce n’est pas parce que le pays est inconnu là-bas. Ils découvrent même par la presse des nouvelles de chez, nous. C’est ainsi que l’Euro-Institut de Kehl a appris le scandale des détournements de fonds européens au sein du #CEREGMIA, avec lequel il avait signé un contrat, établi dans le cadre du programme communautaire Leonardo transfert d’innovation. Résultat, l’Université Antilles-Guyane a été exclue du projet et en Allemagne on écrit : Remboursez !
Le directeur de l’Euro Institut a adressé une lettre à #Fred #Célimène, le 25 mai 2014, pour lui signifier la fin de leur partenariat mais aussi réclamer des sommes déjà versées dans le cadre d’un contrat. Une lettre restée sans réponse.
« Je vous écris aujourd’hui par rapport à notre partenariat dans le cadre du projet cité en objet cofinancé par le programme européen LEONARDO transfert d’innovation.
Je suis au regret de vous annoncer qu’en tant que coordinateur de ce projet et donc responsable vis-à-vis tant des partenaires que de la Commission européenne, nous avons pris la décision d’exclure des Antilles et de la Guyane du projet.
C’est avec douleur et une amertume certaine que nous avons fait ce choix et ce après de longues réflexions menées conjointement avec l’Agence nationale allemande, notre référente au niveau du programme.
En effet les conditions de confiance, de travail et d’échanges nécessaires au bon déroulé du projet dans le cadre de la réglementation européenne ne nous apparaissent pas aujourd’hui réunies.
D’une part nous avons pris connaissance de l’information judiciaire ouverte le 7 avril dernier pour « détournement de fonds publics » et « escroquerie aux subventions en bande organisée » à laquelle l’UAG/le CEREGMIA doivent faire face dans le cadre de la gestion de leurs projets européens.
D’autre part, tant l’avancée de l’UAG sur le projet que les difficultés de communication (absence de réponses aux mails) ou de rassemblement des justificatifs de dépense ne sont pas sans nous poser de graves difficultés.
Le cadre actuel ne nous permet donc plus aujourd’hui, alors que le projet doit s’achever fin septembre, de garantir la sécurité du partenariat et du projet. Dans ce contexte, nous avons du réagir vite et avons privilégié la solution de l’exclusion afin de préserver les intérêts de tous les partenaires.
Par conséquent, je vous demanderai dans un premier temps, d’ici le 15 juin prochain, par retour de courrier de me signifier votre accord avec cette procédure.
Par ailleurs, le vous prie d’effectuer dans un délai d’un mois à compter de ce jour (soit le 28.06.2014) un virement d’un montant de 12.655,33 € sur le compte dont vous trouverez le RIB ci-joint. Ce montant correspond à la somme que vous avez déjà reçue dans le cadre du projet (22.617 € – cf. contrat) minorée de ce que vous avez déjà pu justifier (à 7R% puisque le programme ne finance qu’à cette hauteur — 9.961,67 €).
En effet, après discussion avec l’Agence Nationale, il semblerait que – sous réserve de l’éligibilité des dépenses et de la preuve des résultats – les sommes engagées jusqu’à aujourd’hui puissent être prises en charge (soit 9.961,67 €) par le programme. L’Euro-Institut se réserve toutefois la possibilité de vous demander de lui reverser cette somme si à l’issue du rapport final du projet les justificatifs apportés n’étaient pas validés par l’Agence nationale.
A ce titre, je vous demanderai de me faire parvenir toute preuve de vos travaux. Par ailleurs, si vous avez d’autres dépenses justifiables que celles qui me sont connues aujourd’hui n’hésitez pas à revenir le plus rapidement possible vers moi.
Le directeur de l’Euro-Institut ne sait plus qui est qui dans cette affaire, qui détient l’autorité légale, à quel saint se vouer et il écrit : « l’UAG/le CEREGMIA. » La signature du contrat signé le 12 novembre 2012, n’aide pas à y voir plus claire :
Pour Euro-Institut – Institut für grenzüberschreitende Zusammenarbeit, le document est signé par son président, Josha Frey.
Pour l’Université des Antilles et de la Guyane, c’est Fred Célimène qui signe comme « vice président » pour l’UAG. Or à cette date, il est vice-président du pôle Martinique et seul le président peut signer au nom de l’UAG, un contrat engageant les trois pôles (Guadeloupe, Guyane et Martinique).
Le CEREGMIA (Centre d’Etude et de Recherche en Economie, Gestion, Modélisation et Informatique Appliquée (CEREGMIA) n’est qu’un des laboratoires de recherche de l’Université mais les rôles sont brouillés
Les différents rapports, de la Cour des Comptes, de l’IGAENER, du Sénat démontrent que le CEREGMIA décidait pour l’Université. Le rapport de la Cour des Comptes 2005-2010 souligne cette particularité relevée par exemple dans une convention en vue d’un financement européen :
« -convention n° 2009.24.01.0007 du 29 mai 2009, opération FSE n° 6530 2009-Euro Training 972, titre de recettes n°117 du 18 décembre 2009, FEDER, « amélioration de la formation et formation tout au long de la vie » (6530 Euro-Training, 518 670 €. La convention fait référence à une demande de subvention formulée par l’UAG-CEREGMIA par courrier du 27 mai 2009. Le projet a pour objet d’adapter les formations existantes en y greffant des modules spécifiques liés au contexte local, aux défis contemporains majeurs, et au monde professionnel. La subvention accordée est de 518 670 €, le coût total de l’opération étant fixée à 3 266 316 € ; »
La Cour fait les observations suivantes :
« Pour l’opération 6530 Euro-Training, la convention n’a pu être produite par l’UAG qui n’a pas on plus pu identifier dans ses recettes le versement de la subvention.
Le préfet de la Région Martinique a précisé que la subvention de 518 670 € a bien été versée à l’UAG le 11 décembre 2009, et a produit un exemplaire de la convention à l’appui de ses réponses. A cet égard, deux remarques peuvent être faites :
– l’incapacité de l’UAG à produire des informations aussi essentielles que le texte même de la convention et le recouvrement effectif de la subvention est révélatrice du défaut de contrôle et de suivi des opérations faisant l’objet de financements européens ;
– l’objet très général de l’opération – adapter l’offre de formation sur le pôle de la Martinique – suscite des interrogations sur son portage par le CEREGMIA. Compte tenu de sa nature, ce type de projet devrait plutôt relever du CEVU et des instances centrales de l’UAG – ou bien du pôle Martinique si ses attributions étaient renforcées.»
La lecture de nombreux documents ne permet pas toujours de comprendre qui est qui : Le CEREGMIA est-il le décideur pour l’Université des Antilles et de la Guyane, ou le CEREMIA est-il l’autre nom de l’UAG ?
Ainsi en 2008, Georges Virassamy est alors président de l’UAG quand la Martinique accueille « Cap sur les Ports 2008 », un périple pluridisciplinaire initié par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Les textes de différents intervenants à cette rencontre ont été publiés par les éditions Publibook sous le titre : « Confrontation et collision du réel et de l’imaginaire de six ports francophones ».
Cette année où « l’imaginaire » était déjà à la mode, on trouve l’UAG noyée dans la nasse du CEREGMIA :
Dans ce document on lit bien : « La Martinique, et singulièrement l’Université des Antilles et de la Guyane (CEREGMIA) a accueilli du 26 au 30 avril … »
Aucune réponse de Fred Célimène n’arrive à l’Euro-Institut.
N’ayant pas de réponse de « l’UAG/le CEREGMIA », Le directeur d’Euro-Institut s’adresse donc à la Présidente actuelle, Corinne Mencé-Caster :
« Madame la Présidente,
Je vous écris aujourd’hui par rapport à notre partenariat dans le cadre du projet coté en objet cofinancé par le programme européen LEONARDO transfert d’innovation et à la suite de notre courrier du 28.05.2014 adressé à Monsieur le Pro. Fred Célimène dont vous étiez destinataire en copie.
Nous avions adressé ce courrier à Monsieur le Prof. Célimène, car audelà d’être notre interlocuteur sur le projet sus-mentionné, il était aussi le signataire – au titre de Vice-Président de l’UAG en 2012 – du contrat qui nous lie. Nous n’avons nullement été informé d’un changement au niveau du représentant légal de votre structure – ce qui constitue l’une des obligations de chaque partenaire du projet – ce qui explique que nous nous soyons adressés à lui et que nous vous ayons adressé une copie du courrier.
En effet, notre courrier recommandé sollicitait une réaction de la part du représentant légal de l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG), par rapport à notre décision d’exclure le CEREGMIA-UAG de notre projet Pat TEIN. Sans réponse de votre part depuis plus d’un mois et conformément à l’article 12.1 de notre contrat que vous trouverez à nouveau en pièce jointe, nous sommes aujourd’hui dans notre plein droit en mettant un terme à notre contrat.. »
Et bien entendu, la suite de la lettre précise que l’UAG doit rembourser la somme déjà indiquée dans le courrier adressé à Fred Célimène en mai 2014, soit la somme de 12.655,33 €.
Sur cette affaire, la présidente de l’Université, Corinne Mencé-Caster nous a répondu :
« L’établissement a appris par l’intermédiaire de ce courrier que Fred Célimène avait signé lui-même une convention avec ce partenaire, alors qu’il n’était absolument pas autorisé à le faire, n’ayant pas de délégation du président Saffache qui n’était d’ailleurs plus president à l’époque mais administrateur provisoire.
Cette convention a donc été signée en toute illégalité et à l’insu de tout le monde.
C’est une nouvelle perte pour l’établissement »
Et c’est toute la Martinique qui porte aujourd’hui cette image dégradée de l’Université des Antilles et de la Guyane. Une situation qui ne semble pas toucher celles et ceux qui pensent qu’on peut encore se taire et couvrir d’un manteau de pureté les dirigeants du CEREGMIA, en cherchant à disqualifier la presse.
Sauver à tout prix le soldat CEREGMIA ?
On imagine évidemment l’image que les responsables universitaires en Allemagne, ont de la Martinique. Pourtant il se trouve encore des responsables à l’Université et au Conseil Régional de Martinique, qui veulent sauver le soldat CEREGMIA et son directeur Fred Célimène. Les réactions presqu’enragées qui ont suivi les reportages de la presse sur la nomination de Fred Célimène à l’IMSEPP, en qualité de représentant de l’Université des Antilles (Fred Célimène à l’IMSEPP oui on peut s’interroger | Free Pawol), laissent sans voix.
Allez dire après à un jeune qui a commis un petit délit, que ce n’est pas bien et que sa place est en prison.
Une campagne de dénigrement est lancée contre tout journaliste qui ose rapporter la nomination de Fred Célimène à l’IMSEPP, ou qui ose décrire les faits dans le scandale du CEREGMIA.
C’est ainsi que par SMS et par mail, le directeur de cabinet du président de Région Serge Letchimy, accuse « certains médias » de mensonges. On l’aura compris, les bons médias doivent aller à Canossa.
Quel mépris pour les Martiniquais, de croire qu’ils sont sous-développés au point de ne pas mériter une presse libre, qu’ils ne peuvent être que manipulés par des larbins en sous-mission perpétuelle ?
Aujourd’hui, c’est être bien rétrograde de croire que l’information ne compte qu’à la télé, plus facile à bâillonner il est vrai. Les temps ont changés et les télés sont bien obligées, si elles veulent encore être regardées, de traiter les informations que les sites libres d’information en ligne et les réseaux sociaux font tourner dans les vents contraires, nommés Liberté.
Lisa David