Merci de le rappeler à notre communauté, elle aussi en péril.
Mais pourquoi être pessimiste ?
Le courbaril est là pour nous l’interdire.
Avec ses feuilles. Non. Avec sa feuille, une feuille double et pourtant une.
Regardez-la.
Ici la bi-foliation se fait intime et partenariale.
Une particularité botanique sans doute, mais dans laquelle je me permettrai de voir un symbole.
Le symbole de la solidarité indispensable à notre peuple, en cette époque de survie. »
Ainsi, Césaire offrait de bon mots pour soigner les maux d’un monde et les siens se taisaient.
En octobre 2003, Je rencontrais pour la première fois Bernard Hayot à l’occasion des 60 ans de Marie-Alice André-Jaccoulet et des 30 ans de son fils Joël. Cette célébration « Courbaril » m’a ainsi permis d’échanger longtemps avec un homme affreusement simple dans un cadre où « la bi-foliation se voulait intime et partenariale. » Le 11 janvier 2009…sur le parvis de l’église de Balata, nouvel rencontre. Bernard est là. L’instant est au recueillement, Marie-Alice n’est plus.
Il me salue. Je fais de même. La feuille de courbaril côtoie des fruits qui font encore dans une infructueuse symbolique. Tjip. A quoi sert la bi-foliation si elle n’est pas intime , si elle n’est pas partenariale ? Cette feuille de courbaril serait-elle une ente ratée ?
La crise de février 2009, nous a rappelé à l’ordre. Arrêtons de donner du crédit qu’à la beauté vaporeuse du verbe. La violence quasi péléenne du réel fait qu’aujourd’hui, plus rien ne sera comme avant. Pour un nouvel ordre il faudra d’une nouvelle donne. Fok nou ké ribat jé kat la…san fè jé malen…
De chaque côté de nos parloirs de verre… »Ce qui est valable pour l’arbre est valable pour l’homme.
Merci de le rappeler à notre communauté, elle aussi en péril.
Mais pourquoi être pessimiste ?
Le courbaril est là pour nous l’interdire. Croisons les doigts ».
gilles dégras
*Cette article a été publié la première fois le 20 mars 2009.