Suite au rendez-vous organisé hier au ministère des Outre-mer sur les problèmes des marins-pêcheurs et sur le développement de la pêche en Martinique, des parlementaires écologistes et indépendantistes, des représentants de MODEMAS-Ecologie (Mouvement démocratique pour une Martinique souveraine) et des marins pêcheurs martiniquais se sont réunis ce matin au Sénat.
Aline Archimbaud, sénatrice EELV de Seine-Saint-Denis et membre de la délégation sénatoriale à l’outre mer a exprimé sa « totale solidarité avec les marins pêcheurs » et a réaffirmé « l’urgence des enjeux économiques, sociaux, sanitaires, démocratiques et bien sûr environnementaux de ce drame environnemental du chlordécone ».
Monsieur Germany, porte parole du MODEMAS, a déclaré que « l’Etat reprend d’une main ce qu’il a donné de l’autre », compte tenu des discussions sur les critères d’attribution de l’aide d’urgence accordée aux victimes du Chlordécone, initialement prévue pour être attribuée sans conditions.
Jean-Philippe Nilor, député de Martinique, s’est montré extrêmement préoccupé que l' »on s’enfonce dans une approche coloniale des choses », avec un État qui « désigne ses interlocuteurs »
Hier, Monsieur Karl Larcher, aquaculteur désigné démocratiquement par son syndicat le SAPEM (Syndicat des artisans pêcheurs et des éleveurs marins), ainsi que Bertrand Cambusy, marin-pêcheur et secrétaire général de la CSTM (Centrale syndicale des travailleurs martiniquais) et leur avocat conseil Georges-Emmanuel Germany sont en effet restés sous la neige à la porte du Ministère auquel ils se sont vus refuser l’accès.
François Michel Lambert, député EELV des Bouches du Rhône et membre de la délégation aux outre mer de l’Assemblée Nationale, a dénoncé « un non-sens démocratique », se déclarant « effaré de voir que des représentants d’organisations professionnelles mandatées et ayant fait le déplacement à leurs frais depuis la Martinique soient ainsi brutalement mis à l’écart ».
Bertrand Cambusy a d’ailleurs averti ce matin que « si le conflit des marins-pêcheurs était pour l’instant suspendu, il n’était pas exclu, compte tenu de l’attitude de l’Etat, qu’il reprenne à court terme ».
Jean-Luc Touly, Conseiller Régional EELV D’Ile de France et directeur de l’eau à la Fondation Danielle Mitterrand Était également présent et a fait part de son soutien.
Les participants se sont mis d’accord pour poursuivre leur mobilisation en faveur d’un « développement endogène et soutenable de l’activité économique en Martinique » et travailler au rassemblement de réseaux plus larges dans les mondes professionnels, syndical, associatifs, médical et politique.
Cette mobilisation aura également lieu au Parlement ont affirmé les deux députés et la sénatrice présente, avec un travail dont la forme reste à définir. Une réactivation de la demande de commission d’enquête déposée par Victorin Lurel et Serge Lechtimy est notamment envisagée.