Le mardi 2 février 2021, France-Antilles titrait en une un non-lieu effrayant et 24 heures plus tard, le seul quotidien papier de Martinique titre « Affaire chlordécone : ce que la justice en dit avec comme précision depuis Paris, une source judiciaire répond point par point à nos questions »… de manière à inciter le lecteur à acheter persuadé qu’il trouvera des réponses aux mûres interrogations que toute l’île contaminée formule.
Que nenni
Page 3, après avoir payé 1,30 €, le lecteur « diagonaliste » bien malgré lui, découvre sur toute une page en gros titre :
Les 10 réponses de la justice parisienne.
La première chose qui frappe c’est que n’apparaît nulle part le nom de celui qui est interviewé, s’il existe vraiment…
Première question de l’ami Lamy
-« Pourquoi a-t-il fallu 14 ans pour instruire les plaintes des parties civiles ?
Réponse : Il existe des obstacles de faits liés à l’ancienneté des faits (sic) et à la disparition des archives et de certains éléments de preuve.
Deuxième question :
-« Justement des pièces du dossier auraient été perdues ? Vous me le confirmer »
Là, on apprend que certaines pièces pour éléments de preuves ont effectivement été perdues ou détruites avant l’ouverture de l’information judiciaire et que ces disparitions ont été consignées dans des procès verbaux entre 2016 et 2018.
Déjà on se demande si l’interlocuteur prend les lecteurs, enfants du Bon Dieu leucoderme, pour des canards sauvages ou pour des ababas ?
Entre 2016 et 2018 ?!!!! C’est-à-dire 10 ans après l’ouverture de l’information et 10 ans après les plaintes….
Sans commentaire mais comment taire ? L’interlocuteur anonyme, en bon dard, va plus loin dans le cynisme fécale :
– Combien de magistrats se sont succédés dans ce dossier?
Réponse :
– « Ce sont des magistrats spécialisés du Pôle Santé Public de Paris compétents en la matière. Ils sont souvent saisis en binôme «
Donc il ne répond pas mais il nous précise que ce sont des gens spécialisés et compétents qui ont attendu 10 ans pour verbaliser la disparition de preuves fondamentales et 5 ans de plus pour avertir les parties civiles de ces disparitions.
Là le lecteur a une folle envie de lâcher un bonda manman’w post sinnamarien.
Question :
– « Pourquoi l’audition des parties civiles n’intervient t-elle que maintenant ? »
Réponse :
– » Pour mettre les parties et leurs conseils en situation de débattre et de faire toutes observations utiles »
15 ans après ? Mais de qui se moque t-on ???
Le sommet du surréalisme, du cynisme et du je m’en foutisme du mangeur de bokit viendra à la question n’ 7 :
Question :
– « Si les éléments sont effectivement manquant dans la procédure judiciaire, pourquoi ne pas aller chercher les pièces disparues à l’ Assemblée nationale puisque les conclusions de la commission d’enquête parlementaire indique que tous les éléments sont là et que le Parlement s ‘est toujours engagé à jouer le jeu de la transparence «
Belle question ami Lamy. Sherlock n’aurait pas fait mieux et Roule ta Bille n’a qu’à aller se rhabiller car la question que tout le monde se pose va enfin recevoir la réponse que tout le monde attend.
Tout le monde puisque 80% de la population est touchée. Tout le monde puisque depuis 1990 une centaine d’ouvriers agricoles sont morts à la suite de l’empoisonnement du chlordécone. Tout le monde puisque la Martinique a été classé comme le pays au monde ayant le plus fort taux de cancer de la prostate.
Donc enfin nous avons une autorité judiciaire qui va répondre à cette question.
Alors, alors, suspens et suce qui tu veux, je vous le donne en mille écrit noir sur blanc :
– pas de réponse
Je répète pas de réponse et l’ami Lamy n’insiste pas.
L’ami Lamy oublie qu’il est journaliste et non pas cireur de pompes et donc qu’ à l’école de journalisme on lui a appris à relancer, c’est le béaba.
Exemple : « -Mais pourquoi Mr le Procureur ou Mr le Président pas de réponse ?
Les bons comptes font les bons amis et nous devrons donc nous contenter de ce « pas de réponse ».
Donc je résume, une interview anonyme donnée par on ne sait qui, des réponses à la mord moi le noeud… un silence éloquent à la question principale et France-Antilles Martinique est content. Bravo l’ami Lamy ! Tu as bien fait le taf. Mr le Procureur de la Martinique sera content de toi.
Curieux… je me dis que cette interview fondamentale a été également envoyé à France-Antilles Guadeloupe (autre terre empoisonnée ) et là, oh Jésus ! Oh Marie ! oh Aimé Césaire…oh Letchimy ! Ce n’est pas vrai,
La une du France-Antilles Guadeloupe a déclenché un scandale national et je vous le donne en une et en mille :
La couverture de France-Antilles Guadeloupe faisait le lien entre les actes pédocriminels d’un prévenu et son orientation sexuelle.
En cause, en Une de sa dernière édition du 3 février :
« L’homosexuel préférait les petits garçons »
Là un gros mal de tête me prend dans ses bras visqueux, une envie de vomir et d’injurier dans un vestiaire tiers, une envie de hurler et de pleurer, une envie de rire pour ne pas pleurer. En bon dard et en tout cas car…