Bondamanjak

CHRISTINE ALBANEL ET LE CANCER DU COLON

La décision de la ville de Rouen de restituer une tête de guerrier maori momifiée à la Nouvelle-Zélande "sans respecter les procédures" peut être "lourde de conséquences" pour d'autres collections ayant des objets rituels, a averti mardi la ministre de la Culture Christine Albanel.
  En dépit d'un recours engagé par l'Etat devant le tribunal administratif de Rouen, la municipalité de Rouen a symboliquement restitué mardi cette tête de guerrier lors d'une cérémonie en présence de représentants de la communauté maorie et de l'ambassadeur néo-zélandais. "Nous nous élevons contre cette décision unilatérale. La ville de Rouen est allée un peu vite. On aurait pu agir dans un cadre tout à fait légal", a
considéré la ministre en marge d'un point de presse sur la gratuité des musées.
La loi de 2002 précise qu'on ne peut aliéner aucun élément de collection publique sinon après une décision d'une commission spécialisée, a souligné la ministre. "Il serait tout à fait possible que cette commission, compte tenu d'une série de circonstances, décide effectivement de se séparer de cette tête maorie", a-t-elle ajouté.  Mais en l'espèce, "nous sommes complètement hors de toute procédure, ce qui peut entraîner beaucoup de conséquences si on pense à nos collections des Antiquités égyptiennes, aux collections péruviennes, aux collections du Quai Branly", a souligné la ministre.
 Mme Albanel considère que cette tête maori fait partie des objets sociaux,  qui ont un "statut très particulier". "On ne peut pas les appécier comme étant des restes humains qui tomberaient sous le coup de la loi bioéthique", comme le fait valoir la mairie de Rouen, a-t-elle estimé.