Il faut sauver l’une des plus belles baies au monde. Le challenge est capital…
Un crime écologique a été commis dans la baie de Fort-de-France entre 1999 et 2002 : 17 hectares de récif corallien ont été détruits, sur 8 mètres de profondeur, en toute impunité, et totale discrétion, pour remblayer la plateforme porte-conteneurs du port de Fort-de-France à la Pointe-des-Grives. Ce forfait a été accompli dans le mépris et l’ignorance les plus totales du travail pionnier d’élaboration du Schéma Directeur d’Aménagement et Gestion des Eaux (#SDAGE) de la #Martinique que menait Madeleine de Grandmaison alors présidente du Comité de Bassin. Le groupe #Bouygues a efficacement accomplit le sale boulot qui lui a été commandé. Pourtant les études d’impact existent depuis la fin des années 70, que s’est-il passé ? A t-on mesuré le coût et les impacts de cette disparition d’habitats et de biodiversité ? En dehors de l’observation que le récif ait été remplacé par de la vase?
On aurait pu espérer qu’en 2014, avec l’avancée de la décentralisation, de la prise en compte locale du développement durable, de la biodiversité, etc., une telle invraisemblable et criminelle opération soit devenue impossible. Eh bien ce tour de force est en passe de se réaliser, grâce en partie au sénateur réunionnais Virapoullé, qui par un amendement porté à la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a empêché la décentralisation portuaire dans les DOM, grâce au préfet Laurent Prévost qui a donné blanc seing en 2012 au directeur de la DEAL Eric Legrigeois afin qu’il mène à terme les études du projet d’extension du port et puisse s’autoriser lui-même à le réaliser, trouvant son ouvrage fort bon, et grâce enfin au travail consciencieux du bureau d’études Egis Eau.
Grâce à cette fine équipe donc, ce sont 13 hectares de plus de récif corallien qui pourraient sauter pour remblayer l’extension du terminal de la Pointe des Grives dès la fin de l’année 2014. Mais opportunément l’Université a commencé un inventaire biologique en urgence de ce milieu naturel en mai 2014 qui vient étoffer les maigres études environnementales du dossier d’autorisation (riche inventaire biologique avec espèces classés sur la liste rouge de l’UICN joint à voir absolument, mot de passe grandeseche). Il est inacceptable de toucher à cette caye une fois de plus, les seules questions qui vaillent sont celles-ci: quelles ont été les conséquences des destructions des années 2000? qu’est-il prévu pour réparer le préjudice fait au patrimoine naturel martiniquais il y a 10 ans pour la création de cette plateforme?
Ce projet irrationnel et absurdement agressif vis-à-vis de notre patrimoine naturel, alors que des alternatives existent évidemment pour l’extension du port, va contribuer à engloutir des dizaines de millions d’euros investis dans l’assainissement pour protéger ces mêmes milieux de nos rejets. Il aurait reçu le soutien du Contrat de Baie et celui du #PNRM selon un courrier du préfet. Un démenti a été clairement exprimé à ces allégations par des personnes autorisées. Le président du Comité de Bassin, Daniel Chomet, a été interpellé par la #CACEM et s’est saisi du dossier…
Un collectif (citoyens, #Assaupamar, Centre Caribéen du Développement Durable et Solidaire,…) s’est constitué pour sauver le récif corallien menacé de destruction irréversible.
Signez et partagez la pétition http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2014N46606 qui sera transmise au ministère de l’écologie qui porte actuellement un projet de loi sur la protection de la biodiversité. Informations disponibles également sur
https://www.facebook.com/pages/Pr%C3%A9servons-le-Patrimoine-de-la-Baie-de-Fort-de-France/1449770278606568?fref=ts
Pour le collectif/ Le Président de l’ASSAUPAMAR
Henri LOUIS-REGIS