L’adoption du budget supplémentaire de la Collectivité Territoriale de #Martinique (CTM) a été reportée. Sous la menace d’un rejet pur et simple formulée par Jean-Philippe Nilor, le Gran Sanblé a été obligé de rejoindre Péyi-a, le RDM et Ba Péyi-a an Chans et voter le report de l’examen du Budget supplémentaire.
L’Assemble plénière du jour a émis le souhait que ce délai supplémentaire permette de co-construire un projet répondant mieux, selon l’Assemblée, aux attentes et aux besoins du pays, de sa population et de son économie.
L’examen de cette question a duré une bonne partie de la journée. Et pendant tout ce temps, des membres du RDM, de Péyi-a et de Ba Péyi-a an Chans, partis qui constituent quand même au départ la majorité à la CTM sous le nom de Gran Sanblé Pou Ba Péyi-a An Chans, se sont amèrement plaints de ce que l’Assemblée n’avait pas été associée à l’élaboration de ce budget supplémentaire, la privant de pouvoir apporter sa contribution et ses propositions.
Les sacs se sont vidés, mais ça interroge.
Quand on entend quelqu’un de loyal, de pondéré, une bosseuse correcte et impliquée dans sa mission de Conseiller Exécutif comme Mme Saisoothane, dire « Je me suis mise à rêver de plus de concertation, au sein du Conseil Exécutif… » ou encore « J’aurais aimé plus de transversalité entre élus » regrettant également un manque d’échanges au sein même du Conseil Exécutif dans la construction du Budget Supplémentaire, on mesure la gravité de la situation, et on devine combien ça a dû être difficile tant pour les conseillers territoriaux que pour les conseillers exécutif de fonctionner efficacement.
Quand on entend M. Lise dire « on (l’Assemblée) a avalé trop de couleuvres et trop longtemps », regrettant « je ne peux pas, président de l’Assemblée, découvrir dans la presse : on a pris telle disposition, on a vu tel ministre, on est allé dans la Caraïbe, on a vu des chefs d’Etat… On ne consulte personne dans l’Assemblée, ni président, ni commission, mais on discute avec le président de la Chambre de Commerce pour faire un Budget Supplémentaire…. Vous croyez que c’est comme ça qu’on dirige une collectivité ? »
Quand Mme Lesdema explique qu’elle ne baissera plus la tête, que ça n’a que trop duré, qu’elle ne se taira plus. Lorsque M. Monplaisir et d’autres vont dans le même sens, on est quand même forcé de se demander pourquoi ne se réveillent-ils que maintenant ?
Immédiatement on ne peut s’empêcher de se poser la question de savoir si ces interrogations, si ce désir de revoir le fonctionnement de la Collectivité, les relations entre les instances Assemblée, Commissions, Conseil Exécutif, avaient été évoqués ou discutés au sein même du Conseil Exécutif, avec le Président du Conseil Exécutif ou au sein de la Majorité ? Si oui, et que ça n’avait rien changer, pourquoi avoir attendu tout ce temps pour dire ni asé ?
Est-ce que le fonctionnement dénoncé, c’est arrivé comme ça brusquement ? Ou bien est-ce devenu une urgence depuis qu’en décembre 2019, Marie-Jeanne a annoncé qu’il se représenterait, puis plus tard a souligné qu’il ne reprendrait pas les mêmes sur sa liste ?
Ils se sont tus, pendant des années et soudain, tous se réveillent brusquement
Est-ce parce que l’échéance approche en mars 2021 et que chacun veut montrer ses dents et sa force, se positionner ?
Ou alors, est-ce que vraiment la situation à force d’accumulation de déconvenues est devenue insupportable ?
Là, on ne sait pas, mais nous finirons bien par savoir.
En tout cas, tandis que la majorité se déchirait devant les caméras, en direct sur You Tube, l’opposition, qui a voté contre le report souhaitant plutôt qu’il soit examiné pour mieux le rejeter et ainsi souffleter l’Exécutif, ricanait devant le lavage de linge sale public. Et Cathou la Sénateuse les a arrangés bien bon, rebondissant sur les contradictions exposées au grand jour par la majorité.
Bien que, la majorité telle qu’on l’a connue n’existe plus. Ceux qui s’en sont écartés et qui existent maintenant sous leur dénomination originale (RDM, Péyi-a, Ba Péyi-a an Chans) ont clairement dit « Sé nou ki mèt aprézan » autrement dit : ou bien nous sommes dorénavant associés aux décisions ou bien nous vous mettrons en minorité… et là….
La fin de mandature est douloureuse
L’effondrement de la majorité continue tandis qu’au 3ème étage de Plateau Roy, dans le bunker présidentiel sécurisé, la vie continue, …. comme le bal sur le Titanic…