Par Sonya Faure.
Un ouvrage collectif retrace l’histoire coloniale par le prisme de la sexualité, où l’appropriation des corps est indissociable de la conquête des territoires. Un imaginaire fondé sur la domination qui continue de façonner les représentations de l’Autre.
Deux hommes blancs mesurent à l’aide d’un compas les larges fesses d’une femme noire (dessin «humoristique» anglais, 1810).
Un marine américain rigolard pose sa main sur le sein d’une prostituée vietnamienne (photographie de 1969).
Un croquis médical décrit les petites lèvres du sexe d’une femme hottentote au gonflement «anormal et malsain» (gravure, 1804).
Une jeune actrice montre ses seins devant des barres HLM, sous un teaser : «Certaines femmes préfèrent par-derrière» (affiche du film porno la Beurette de la cité de Fred Coppula, 2017).