J’ai eu cette grande chance d’être présent lors de l’inauguration de l’exposition d’art contemporain du Bénin à l’habitation Clément.
J’avais voulu y être car j’y voyais le symbole bien particulier d’un moment de rencontre avec nous mêmes, notre douloureux passé partagé avec ce pays, le Benin.
J’avais voulu y être, curieux de vivre cette rencontre entre le Président africain Talon et Bernard Hayot.
J’avais voulu y être, sans savoir que ce moment là pouvait être un moment exceptionnel qui devrait donner à réfléchir à chacun et chacune d’entre nous.
J’ai alors entendu ce Président du Bénin,venu en pèlerinage, ce sont ces mots, pour partager avec nous ce lourd fardeau de l’esclavage, mais nous dire aussi comment, plus que jamais nous ne devons pas être prisonniers de nos chaînes du passé et qu’il nous faut regarder l’avenir pour construire une Martinique qui réussit.
Quelle belle leçon !
Merci au Président Talon pour ces paroles de vérité.
J’ai aussi et surtout entendu Bernard Hayot dans son intervention assumer ce lourd passé mais affirmer sa volonté d’aller de l’avant.
J’ai vu l’émotion d’un homme engagé,appeler à la réconciliation dont nous avons tant besoin pour forger une Martinique solidaire.
J’ai alors mesuré toute la charge symbolique dans cette décision qu’il a annoncée d’ériger, à l’habitation Clément, un monument réalisé par un artiste martiniquais en mémoire de ce passé commun.
Quelle belle leçon d’attachement à notre pays Martinique .
Puissent tous ces gestes là nous faire dépasser nos petites rancœurs, nos haines, chargées de nos complexes afin que, prenant un peu de hauteur de vue et pour notre Martinique qui en a tant besoin, nous fassions enfin Nation.
Saluons cette initiative et surtout le fait d’avoir saisi l’occasion pour s’engager à faire ce geste symbolique qui devra faire date comme le courbaril planté à cette habitation Clément par Aimé Césaire.
Marcel Osenat