Le Comité Marche du 23 Mai 1998 (CM98), association nationale défendant la mémoire des victimes de l’esclavage colonial, présidé par le professeur Serge Romana, se félicite de la publication, ce 2 mai 2008, de la circulaire n°5284/SG qui officialise la journée du souvenir des victimes de l’esclavage colonial, organisée par les associations des originaires d’outre-mer, tous les 23 mai depuis dix ans.
En prenant cette décision, Nicolas Sarkozy respecte l’engagement pris devant les Français d’outre- mer, lors de sa campagne électorale et met un terme à la guerre opposant la mémoire abolitionniste de la République à celle des Français descendants d’esclaves.
C’est le Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME) qui déclencha cette guerre mémorielle en 2005, en proposant de commémorer l’esclavage le 10 mai, sans avoir consulté les associations domiennes sur le choix de cette date. Pire, le CPME rejeta le 23 mai pourtant plébiscité par les Français d’outre-mer et leurs associations (une pétition de plusieurs dizaines de milliers de signatures et le rassemblement de 10.000 Antillais, Guyanais et Réunionnais sur l’esplanade des droits de l’Homme le 23 mai 2005).
Jacques CHIRAC décida alors de commémorer l’abolition de l’esclavage le 10 mai, en dépit du soutien des parlementaires domiens au mouvement populaire pour le 23 mai et de la célébration de cette date par de nombreuses municipalités de la région parisienne. Refusant ce choix inique du 10 mai, Serge ROMANA, l’initiateur de la marche silencieuse contre l’oubli des victimes de l’esclavage du 23 mai 1998, démissionna du CPME. De même, bon nombre d’associations domiennes boycottèrent la date du 10 mai qu’elles jugeaient illégitime.
Grâce à cette circulaire, qui inscrit le 23 mai au calendrier des commémorations de l’esclavage en France, les grands absents du 10 mai, les Français descendants d’esclaves assisteront aux cérémonies de l’abolition de l’esclavage. Serge ROMANA sera présent à la cérémonie officielle organisée aux jardins du Luxembourg, aux côtés de Patrick KARAM, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer, qui a contribué activement à l’élaboration et à la signature de cette circulaire par le Premier ministre.
Le CM98 se réjouit que la République reconnaisse la nécessité et le besoin impérieux qu’éprouvent les Français originaires d’outre-mer d’honorer le « passé douloureux de leurs aïeux, qui ne doit pas être oublié ». Ce faisant, la République accepte leur identité spécifique de Français descendants d’esclaves et ouvre la voie à une citoyenneté apaisée des Antillais, des Guyanais et des Réunionnais vivant en France hexagonale.
(Pour consulter la circulaire, cliquez ici)
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