Enfin, c’est le système des retraites qui est attaqué à nouveau. L’âge légal de départ à la retraite sera porté à 62 ans dès 2017 au lieu de 2018. Or, le déséquilibre des caisses des retraites n’est pas lié à des dépenses excessives mais à une baisse des recettes due à la hausse du chômage et aux exonérations patronales.
Ce énième plan d’austérité est socialement injuste et économiquement inefficace car il conduit tout droit à une nouvelle récession de l’économie en France et encore plus en Martinique en crise depuis 2007. Le gouvernement français, comme dans les autres pays européens, s’est engagé dans une spirale infernale austérité-récession..
En effet, le budget de l’Outre-mer va reculer en 2012 et subir des mesures fiscales particulières pénalisantes dans l’actuel contexte de crise (coup de rabot de la défiscalisation porté à 15 %, suppression de l’abattement d’un tiers de l’impôt sur les sociétés, etc.).
La Martinique est d’autant plus durement frappée que son économie est fragile et dépendante, que le taux de chômage est près de trois fois supérieur à celui de la France (six fois plus pour les jeunes), que niveau de vie est notablement plus faible pour de nombreux salariés, retraités et titulaires de minima sociaux en raison de la cherté de vie reconnue officiellement (+ 17 % par rapport à la France) et que 20 % de la population est en-dessous du seuil de pauvreté.
D’autres solutions sont possibles.
• La création d’un pôle public bancaire pour s’affranchir de la dictature des marchés financiers.
En Martinique, la création d’une Banque publique de développement et la mobilisation de l’épargne martiniquaise pour développer la production et l’emploi.
• Une réforme de la fiscalité: suppression du bouclier fiscal, augmentation de l’ISF, taxation des revenus financiers ; la mise en place en Martinique d’une fiscalité dérogatoire adaptée au développement.
• La revalorisation du Smic, des bas salaires et des minima sociaux en fonction de la cherté du coût de la vie, le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour libérer des emplois pour les jeunes.
Le rétablissement plein des emplois aidés pour occuper les jeunes et la mise en place d’un plan de remplacement des départs de plus en plus nombreux à la retraite.
Le contrôle des prix de produits de large consommation populaire.
Fondamentalement, le PCM propose le rassemblement des forces populaires et la construction d’une Alternative Martiniquaise de Responsabilité et de Progrès, un Projet Martiniquais.
Seule la conquête d’une vraie capacité d’initiative locale au moyen de l’Autonomie peut nous permettre de desserrer l’étau de la crise capitaliste en réorientant notre économie artificielle et dépendante et en mobilisant les forces vives martiniquaises pour affronter le monde nouveau qui émerge sur les ruines du capitalisme en putréfaction.
Fort-de-France, le 11 novembre 2011
Le Secrétaire général du PCM
Georges Erichot