Le bras de fer entre Yan Monplaisir et Jean-Pierre Porry fondateur du Bar Restaurant le Lili’s a atteint un level 42 avec une lettre ouverte long comme un bras musclé. Le déballage vaut l’emballage. Une seule chose est sûre…ces deux là ne sont pas prêts à siroter un mojito ensemble…
LETTRE OUVERTE DU FONDATEUR DU LILI’S à YAN MONPLAISIR
Yan,
Alors que nous avions Ă©tĂ© invitĂ©s par la DEAL ce 19 dĂ©cembre Ă participer Ă une audience contradictoire portant sur les deux demandes d’AOT en cours (Lili’s / HĂ´tel La Batelière) relatives Ă l’exploitation de la plage de la Batelière, tu m’as injuriĂ© juste avant de rentrer en rĂ©union, en vocifĂ©rant que j’étais un voyou. Tu as Ă©tĂ© jusqu’à me menacer de «me mettre ton poing dans la figure ».Â
Cette scène grotesque s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence de l’avocat du Lili’s et des employĂ©s de la DEAL.Â
Au cours de cette réunion et devant les représentants de l’Etat, par une voix frisant l’hystérie, tu as récidivé en allant cette fois dans un tout autre registre : « vous avez dominé ce pays pendant trois siècles, c’est fini » ; « est-ce que vous publiez tout le tout le black que vous faîtes » ; « vous avez volé tout le gasoil et les deux culasses du navire Cosette », « vous êtes un voleur !», etc..
Ces propos et menaces viennent d’un homme qui visiblement ne sait pas se contrĂ´ler. Ils sont d’autant plus choquants qu’ils Ă©manent du responsable politique que tu es, deuxième personnage de la CTM, candidat Ă un poste de Maire.  Ces propos sont diffamatoires et feront l’objet d’une plainte.Â
Par ailleurs, j’apprends l’image navrante que tu as donnée de toi en déboulant en furie dans les locaux de la rédaction de RCI ce Lundi 16 décembre au petit matin afin de tenter d’empêcher le passage sur les ondes de l’interview du représentant du personnel du Lili’s, pourtant annoncé au journal de 7 heures par le journaliste pour passage au journal de 8 heures.
Une tentative incroyable de la part d’un responsable politique qui entend museler les journalistes, lesquels ne se sont pas laissĂ© intimider et ont finalement passĂ© leur reportage au journal de 13 heures. Â
Ces faits sont suffisamment graves pour être relatés au plus grand nombre afin que l’opinion connaisse cette honteuse face de ta personne.
N’as-tu pas Ă l’occasion d’une interview au moment de ta prise de fonction au sein de la CTM, dĂ©clarĂ© officiellement que tu te consacrerais Ă l’avenir qu’aux seules affaires de la Martinique, et que tu ne gĂ©rerais plus tes affaires privĂ©es ?Â
Ta nervosité et ne serait-ce que ta simple présence à cette réunion, purement technique, avec la DEAL laisse à penser que tu as perdu toute l’assurance et l’arrogance dont tu as fait montre jusqu’à ce jour dans ce dossier.
En effet, si on écoute les dires qui ont été colportés par tes proches et qui sont arrivés à l’oreille des salariés du Lili’s, l’AOT vous aurait déjà été accordée par anticipation, compte tenu de ta position à la CTM et des relations personnelles que tu entretiendrais avec Monsieur le Préfet.
Votre annonce en fanfare du démarrage de travaux intégrant notre restaurant devant démarrer en 2020, alors que la future AOT est toujours en cours d’instruction a contribué à alimenter cette rumeur.
C’est ce que les salariés du Lili’s ont considéré comme une provocation et qui les ont fait s’emparer du dossier, en prenant un avocat bien connu pour sa pugnacité pour la défense des causes qu’il combat.
Ayant été le seul visé dans tes propos ainsi que dans le courrier qui a été écrit par le directeur de l’hôtel, il me revient donc de corriger la désinformation en cours et de réagir en apportant au plus grand nombre les vérités suivantes :Contrairement à ce que vous tentez de faire croire, c’est bien la société LILI’S SARL qui a effectué les travaux d’aménagement du restaurant pour en faire ce que le Lili’s est devenu aujourdh’ui.
Je te rappelle que c’est ton directeur de l’époque (nous en sommes au sixième depuis 2010 !) et ton frère Donald qui étaient venus nous chercher.
L’hôtel se débattait pour sa survie et vous en étiez à votre deuxième vague de licenciements collectifs (plus de 100 au total !) et le bar de plage que vous ne saviez pas gérer avait été identifié par votre Administrateur Judiciaire comme une source de pertes à éliminer. Cette externalisation faisait d’ailleurs partie des « faits et procédures » rappelés dans le jugement du Tribunal de Commerce vous accordant le plan de redressement auquel vous êtes sauf erreur toujours liés, donc toujours en cours.
Par ailleurs, preuve que la plage avait été abandonnée par l’hôtel, lorsque nous avons souhaité démarrer notre activité en 2010, la plage n’était pas couverte par une AOT ; cette dernière étant expirée depuis plus d’une année.
S’agissant de la genèse du dépôt de notre demande d’AOT, il n’est pas honnête de déformer la vérité, que je dois rappeler :
Tout le monde savait parfaitement que la sous-traitance d’une AOT serait interdite, ce que d’ailleurs la Direction de la DEAL nous a rappelĂ© en rĂ©union contradictoire.Â
Afin de tenir compte de cette règlementation, nous avons eu des discussions avancées pour la constitution d’une société commune. Bien que nous souhaitions que cette association capitalistique soit avec l’hôtel, face à ton insistance (peut être voulais tu que tes frères n’en bénéficient pas ?), nous avions finalement accepté le principe d’un partenariat avec ta jeune fille et ton filleul. C’est cette société commune qui aurait déposé la demande d’AOT et pris la suite.
Or, alors que nous discutions de notre partenariat, nous apprenions que tu avais fait dĂ©poser, en catimini, une demande de renouvellement au seul bĂ©nĂ©fice de l’hĂ´tel ; ce qui de facto revenait Ă nous Ă©liminer.Â
En parallèle, nous apprenions aussi que l’Hôtel avait déposé une demande de permis de construire pour refaire notre restaurant, sans que nous y ayons été associé.
Nous Ă©tions donc sans le savoir dans un bal touloulou.
C’est donc pour dĂ©fendre notre Ă©tablissement que nous avons dĂ©posĂ© notre demande d’AOT, laquelle tant sur le plan juridique, (nous sommes les exploitants directs) que sur le plan Ă©conomique (le succès n’est plus Ă dĂ©montrer) et humain (plus de 40 salariĂ©s fidèles) est celle qui s’impose.Â
S’agissant des aspects techniques soulevĂ©s par la DEAL du fait de ton opposition Ă utiliser des rĂ©seaux existants, pourtant non crĂ©Ă©s par toi, ils seront rĂ©glĂ©s et nous apporterons les Ă©lĂ©ments dès cette semaine tel que cela a Ă©tĂ© convenu.Â
Trop c’est trop. Le public et les services de l’Etat sont désormais habitués aux effets d’annonces du Groupe que tu continues à diriger à partir de ton bureau de la CTM, de tes fanfaronnades largement médiatisées, portant sur des projets et promesses pour lesquels vous n’avez pas les moyens parce que la majorité de vos affaires sont déficitaires et sont criblées de dettes, dont :
– Un plan global de rénovation de l’hôtel Bateliere (déjà !) annoncé en grande pompe, prévoyant le passage sous enseigne Radisson en …2012. Nous attendons toujours.
– L’annonce de la création de « Bateliere Village » comprenant un supermarché de 900m2 et 20 lots (boutiques, restaurants, banque, etc…).Nous attendons toujours.
– Annonce avec fracas d’un projet pharaonique consistant en l’installation d’un GAZODUC ( !) devant relier la Martinique à Trinidad. Nous attendons toujours.
– Forte communication autour de l’opération immobilière de la Pointe Simon de laquelle votre groupe est in fine totalement absent ; en fait il semble que vous ayez été « sortis » par les financiers Trinidadiens car vous étiez dans l’incapacité de pouvoir suivre les augmentations de capital nécessaires à cette réalisation.
– Tentative d’appropriation du Casino de La Batelière; sans succès.
– Expropriation du Club de tennis de la Batelière, pourtant très fréquenté par la population, pour en faire des parkings et des immeubles. Plus de 6 ans après on ne voit que des mauvaises herbes.
– Expropriation d’un investisseur à qui ta précédente direction avait pourtant accordé la permission de démarrer d’importants travaux pour y réaliser un spa pour l’hôtel sur l’emplacement de l’ancienne boîte de nuit « THE QUEEN ».
Après cette éviction, pendant des nombreuses années, on n’a vu rien d’autre qu’un site à l’abandon.  Cependant cette année il a été entendu des coups de marteaux sur le site. Selon une fanfaronnade d’un membre de ta famille, ce serait pour en faire une villa privée pour ta famille, sur l’eau ! Les services de la DEAL et les associations de défense du Littoral vérifieront et apprécieront.
Plus grave, le Groupe Monplaisir a à de nombreuses reprises bafoué les engagements pris tant vis-à -vis des tribunaux que des salariés des entreprises concernées :
Nous rappelons à cet effet et à titre d’exemple que le tribunal de Pointe à Pitre avait décidé de retenir les propositions que tu présentais pour le rachat du KALENDA de Martinique en 2007.
Tu avais largement communiqué sur ce succès et tu avais même eu le soutien et la confiance des syndicats car tu t’étais alors engagé à la reprise des 42 salariés de cet hôtel. On connaît la suite ; ils ont tous perdu leur emploi.
Ce rappel est d’autant plus cruel dans le contexte actuel quand on entend que vous vous engagez à reprendre nos salariés pour les intégrer dans ton groupe, alors que ce dernier est en proie à des difficultés réelles.
En effet, tu es un habitué des Tribunaux de Commerce et dont je rappellerai à nos lecteurs quelques épisodes, parmi les plus récents que nous avons pu retrouver sur les journaux et bases de données (BFM Business, RCI, Procédure Collective. Fr, Infogreffe, etc..), et dont je tiens les copies à la disposition de tout demandeur :
– 14 Février 2014 : Mise en liquidation judiciaire de la Société d’Exploitation de la Batelière SAS.
– 24 Octobre 2017 : Mise en redressement judiciaire du Groupe Monplaisir et de ses 13 (treize) filiales, dont ses filiales de tête SEEN et E-Compagnie et ce du fait que le montant des dettes fiscales et sociales était passé de 22 millions d’euros (avril 2013 ; information rendue publique à l’époque par le Canard Enchaîné) à … 48 millions à la date de la mise en redressement (10/2017).
– 01 Octobre 2019 : Mise en liquidation judiciaire de la Société SERVICHEF, pourtant créée seulement en Avril 2013. A noter que cette société constituait une incursion du Groupe Monplaisir dans un secteur d’activité (restauration collective) qui n’était pas le sien, entrainant une désorganisation de ce marché et entrainant dans sa chute l’entreprise DATEX présente depuis plus de 20 ans, laquelle devait par ricochet se placer en procédure de redressement judiciaire, en Mars 2018.
– Pour mĂ©moire les très graves difficultĂ©s financières actuelles du Club Med (SMVV- SociĂ©tĂ© Martiniquaise des Villages de Vacances SA), laquelle affichait un rĂ©sultat dĂ©ficitaire sur la seule annĂ©e de 2016 (annĂ©e la plus rĂ©cente trouvĂ©e) de : (- 1.844.401 euros), avec un endettement vertigineux.Â
Trop de salariés ont perdu leurs emplois, trop d’entreprises et de prestataires de services ont été plantés suite à toutes ces faillites.
Yan, je tenais à ce déballage de vérités car je me refuse à laisser raconter n’importe quoi et il ne faut pas inverser les rôles :
C’est bien toi qui veux récupérer cette affaire que tu n’as pas créée, et dans laquelle tu n’as mis aucun sous, qui t’a permis de tenir ton plan de redressement en versant des royalties dignes du triangle d’or Parisien ; moyenne de 35 000 euros par … mois avec nos derniers chiffres d’affaires, lesquels s’approchent de celui de ton hôtel, tout en refacturant l’intégralité de la redevance AOT que te factures l’Etat.
Parallèlement, en nous accordant des périodes de sous-traitance limitées, tu ne donnais pas au Lili’s la visibilité nécessaire pour lui permettre d’accéder à des financements bancaires moyen terme, alors que l’hôtel jouissait d’une AOT sur 10 ans.
Tu as voulu nous évincer en manigançant ce plan alors que tu donnais l’illusion de vouloir une association.
Il y a en ce moment une incroyable solidarité du personnel et des clients aux cotés de mes enfants Lisa et Edward, les gérants du Lili’s, et un nombre impressionnant de gens, y compris des personnages publics, apportent leur soutien spontané pour que le LILI’S reste le LILI’S.
Ils sont conscients de la qualité de cet établissement et ce malgré les conditions que tu nous as imposé au fil des années: les clients doivent passer par un parc mal éclairé et nivelé, sont interdits de passer par l’hôtel, même en temps de pluie ou par nuits sans lune. Pourtant le site ne désempli pas.
Alors que ton Directeur nous dĂ©clarait encore rĂ©cemment que nous sommes condamnĂ©s Ă nous entendre; Ă cette attitude constructive que nous partageons, tu as rĂ©pondu de manière choquante que nous sommes condamnĂ©s … Ă ne pas nous entendre.Â
Retiré de la gestion de cette affaire depuis maintenant de nombreuses années, ce sera aux gérants du Lili’s de définir avec la direction de l’hôtel l’issue de cette affaire que nous avons toujours souhaitée et souhaitons encore amiable, intelligente, respectueuse des intérêts de chaque partie.
Mais, tu l’auras compris, nous ne te laisserons pas récupérer le fruit de 10 années d’efforts et il est grand temps de réparer cette injustice que tu tentes d’organiser et de couper court à des manigances, d’autant plus honteuses lorsqu’elles émanent du personnage public que tu es.Je n’ai pas peur de tes menaces ni te tes macoutes et je serai ainsi que nos avocats toujours aux côtés de mes enfants et du personnel du Lili’s.
Ils ont confiance en l’impartialité de l’Etat pour ne pas se laisser impressionner par tes rodomontades.
Jean Pierre PORRY / Membre très actif de BA LILI’S AN CHANS