Bondamanjak

Corruptions au Palais de justice de Fort-de-France en Martinique : réflexions et investigations

Comme tout bon martiniquais factice, j’ai suivi avec un intérêt empreint de résilience le Tour de la Martinique des yoles rondes. Je n’avais donc pas l’esprit à m’intéresser à ce qui, au coeur de démocratie participative créole, se passait d’autre dans le pays oignon. Le TDY était devenu le nombril du lombric qui errait en moi.

Le hasard a voulu que je sois tombé par inadvertance, en achetant un kilo de thazard sur un papier du quotidien France-Antilles daté du 24/07/24.

Incrédule, j’ai cherché un écho sur les sites censés relater l’actualité Martiniquaise. Rien, rien de rien, je ne regrette rien. Le lendemain, égaré au milieu d’une foule bigarrée , hurlant sa joie à l’arrivée de la yole victorieuse, en bon noir, je dégustais un sinobol rouge vert.

De ma main gauche, j’auscultais alors de nouveau sur mon Samsung S23, les notifications qui avaient pu m’échapper et là, oh Djee Zeus, Radio Caraïbes Internationale (RCI) reprenait telle la voix de son maître, les éléments de language fournis par la Présidente du Tribunal de Grande Instance.

Maxime que se passe t-il se dit alors mon cerveau dopé par la victoire de Spica. Je me suis dis, profitons de ma descente à la capitale déguisée en chef-lieu pour tenter de glaner quelques informations.

Direction le Palais de justice. L’enceinte est vide, sombre quasi sépulcrale. Que pasa ?

Je rencontre un avocat esseulé, perdu et je lui pose la question : Peux tu m’expliquer ce que je vois ?

Pendant un quart d’heure sans temps mort, j’ai confessé cet auxiliaire de justice réputé pour sa rigueur et je n’ai eu que des bribes de désolation en guise de réponses.

Direction le commissariat de Police de Fort-de-France où là, houla…une agitation non dénuée de gravité me permet de comprendre immédiatement qu’il se passe quelque chose de grave. Mon interlocuteur habituel me congédia sec : « Je n’ai pas le temps Gilles…sa ka pasé la grav menm. Bagay cho « .

Bigre. Patat manman sa. Comment reprendre dès lors le chemin des plages et se mélanger sans états d’âme aux cris et autres effluves de cette population peuple éphémère émoustillé par la concurrence impitoyable de deux yoles ?

Alors commença la plus difficile de mes enquêtes depuis plusieurs années. Une opération totale.

À l’heure où j’écris ces lignes, je suis en train d’achever mes investigations. Je comprends mieux la fébrilité de certains, l’angoisse de certains autres devant tant d’incertains. Mais contrairement aux Sherlock Holmes de carton recyclé qui peuplent notre presse martiniquaise, j’ai fouillé, j’ai cherché, j’ai fouiné, j’ai farfouillé et…j’ai trouvé. Heureux cas. Eureka.

C’est effectivement très grave. Je me propose dès la fin de ma mission de lanceur d’alertes officiel de vous faire partager le résultat de mes investigations. Sé pa mwen…man pè. À suivre.

gilles dégras