Par Francis Carole élu au Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique (Affaires sociales /Santé / Solidarité).
La simple diffusion du nombre de « cas confirmés » quotidiennement, incontestablement nécessaire, ne donne cependant qu’une vision insuffisante de la gravité de la situation en Martinique. De même, si le confinement est indispensable et doit être scrupuleusement respecté par tout le monde, il ne suffira pas à juguler rapidement la crise et à limiter le nombre de décès.
Comme nous avons eu l’occasion de l’écrire durant les derniers jours, il est indispensable de procéder à un dépistage massif de la population. Immédiatement. Cette démarche, qui a fait ses preuves dans d’autres pays confrontés au COVID-19, permettra de mieux assurer la sécurité sanitaire.
Le recours à la chloroquine constitue aussi une nécessité pour tenter de soigner un maximum de patients. D’autre part, dans notre Caraïbe, Cuba a mis au point un traitement antiviral, avec l’Interferon Alfa 2 B, qui a été utilisé avec succès contre l’épidémie en Chine. Il s’agit d’un médicament qui, en renforçant les défenses immunitaires, prévient « l’aggravation et les complications chez les patients ». Nous ne pouvons pas ne pas faire appel, au plus tôt, à l’expertise cubaine, mondialement reconnue.
Enfin, la pénurie de masques ne peut pas tenir lieu de « doctrine », même s’il est évident que dans ce contexte de manque, dû à l’absence d’anticipation et à une politique de santé publique défaillante, la priorité absolue doit être donnée aux personnels soignants. Le dénuement dans lequel se trouvent nos soignants en ce moment est une honte absolue.
Au-delà, il est urgent de doter de masques des franges bien plus plus larges de professionnels qui sont objectivement exposés. C’est une urgence sanitaire. C’est aussi une urgence sociale : si ces professionnels ne se sentent pas protégés dans l’exercice de leurs missions, ils feront défection.
Francis CAROLE
MARTINIQUE Lundi 23 mars 2020