Les pilotes de la West Caribbean ont parlé d'une double panne de moteurs, d'un avion impossible à diriger. Or les deux moteurs étaient au MAXIMUM de leur puissance au moment crash.
Une erreur humaine ?
Les réactions de l'équipage pendant ce crash sont assez curieuses. En résumé, ils semblaient (pilote ET copilote) totalement perdus dans l'espace, incapable de comprendre que le sentiment de perte des moteurs n'était pas réel. Ils se seraient persuadés mutuellement ne plus avoir de moteurs. Il faut dire que ceux-ci sont placés à l'arrière du MD-82, très loin de la cabine. Dans le noir, avec une mauvaise météo, peu à peu le drame s'est noué dans le cockpit.
La composition de l’équipage (un très jeune et un pilote plus ancien donc a priori expérimenté) est sans doute un facteur aggravant de la catastrophe. Ce type d’équipage déséquilibré a déjà donné le crash de Flash Airlines à Sharm El Sheik, où un ex-pilote de l’armée de l’air a envoyé son avion de ligne en mer en croyant maîtriser l’engin. Le jeune co-pilote a tenté de reprendre les commandes, mais il a d’abord essayé de parler à son commandant de bord, trop tard. Le co-pilote aurait pu sauver l’avion de Flash. Et si le co-pilote de la West avait eu la bonne intuition en voulant dégivrer les moteurs ?
Avion trop lourd ?
Oui. Le poids limite avait été dépassé lors de l’embarquement. Les masses étaient mal réparties dans l’avion, et effectivement l’avion n’avait pas assez de puissance pour se maintenir en vol, surtout avec du givre collé sur ses ailes et moteurs.
Conclusions ?
L’hypothèse retenue par la justice est celle d’une suite de négligences coupables. Voici l’enchainement probable : un avion mal entretenu décolle en surcharge, piloté par deux pilotes inexpérimentés, emprunte une route au dessus des montagnes, rencontre une ligne d’orages. L’équipage continue sans se dérouter. Le pilote ne dégivre pas l’avion, contre l’avis de son trop jeune co-pilote qui n’ose pas insister. L’avion perd de sa puissance peu à peu, trop lourd, trop haut. Avec son centrage hasardeux l’avion commence à avoir un comportement curieux. Quand le pilote fait l’erreur fatale de débrancher le pilote automatique, il pense pouvoir « reprendre » cet avion en main. Au contraire, il le précipite dans une chute de 10.000 pieds, car sur ces avions, le pilote automatique est capable de maintenir le niveau de vol, pas un pilote perdu. Cette intervention a sans doute été capitale dans la fin tragique du vol 708.
Les suites judiciaires ne feront pas revenir les disparus de la West. Mais aujourd’hui encore la Martinique veut comprendre et se souvenir.