La figure de proue, le symbole du soulèvement guyanais passe la main. Le bouillon d’awara le bol continue…
Déclaration à la Presse de Mickaël #Mancée:
Cette déclaration de presse, je l’ai écrite, je me suis posé, je me suis projeté. J’ai choisi de l’écrire pour ne rien oublier. J’ai posé chaque mot. Ils viennent de ma tête mais aussi surtout de mon cœur. Je suis déterminé.
La Guyane, le pays de mon cœur s’est levé contre toutes formes d’injustice et d’oppression.
La #Guyane va mal et son cœur saigne.
Les marches de Cayenne et Kourou ont fait coulé des larmes d‘émotion dans toutes les communautés de Guyane. Toutes les composantes sociales et professionnelles ont adressé un message fort et constructif à l’Etat.
Malheureusement, à ce jour, ça été le point culminant de notre démarche. Nous avons créé l’union mais nous avançons divisés.
Nous avons trouvé le point commun et nous posons maintenant des pointillés.
Nous avons marché contre toutes les formes d’insécurité et pour un avenir meilleur sans vraiment se dire que nous étions en train d ‘écrire un projet.
Aujourd’hui je ne me reconnais pas dans les méthodes employées en termes de mobilisation. Elles ne correspondent pas aux idéaux de la marche qui avait attiré à nous les médias nationaux et internationaux.
Il est vrai que les barrages ont mobilisé à un moment mais nous sommes en 2017, ces façons de faire datent, à mon sens, d’un autre temps.
Ces barrages étaient nécessaires à la prise de conscience collective et à la naissance du peuple Guyanais dans toute sa composante,
Mais la tendance s’est clairement inversée ; nous vous écoutons, je vous écoute, sur les barrages, dans les sondages, dans les médias, dans les familles, dans les débats
Le peuple a ouvert les yeux et il a grandi.
Vous souhaitez des débats et vous avez raison
Vous souhaitez des éclaircissements et vous avez raison Vous souhaitez une direction et vous avez raison
C’est faire preuve d’implication citoyenne.
Ca c’est la preuve de la détermination du peule guyanais. Ca c’est la preuve de votre prise de conscience
Les cercles de communication sont ouverts, les décisions du collectif sont prises dans le dos du peuple, les lobbys sont structurés, la jeunesse n’est pas positionnée, les médias sont écartés, les tentatives de récupération sont manifestes, des conseils infantilisants mal placés pleuvent dans une désorganisation.
Lentement et surement nous avançons vers un bain de sang alors que nous avons besoin d’un bain de connaissances et de savoir.
Le collectif s’est retrouvé au centre d’une mobilisation historique et j’ai toujours dit que c’était un point de départ.
Nous avons oublié que la stratégie est une discipline établie qui ne supporte pas l’amateurisme.
En face, il y a des fonctionnaires, des énarques, des moyens financiers et logistiques, des services de renseignements, des outils juridiques, des leviers médiatiques bref des moyens d’état.
Nous opposons des lubies passées, des intérêts particuliers, des égos, des problèmes de personnes, des doutes et des actions agressives.
Je fais un dernier appel pour un réveil immédiat par de nouvelles méthodes et la mise en place d’une entité composée entre autres d’experts, de techniciens et de personnalités expérimentés, qui travaillera dans le long terme avec la population en s’appuyant sur ceux qui ont la légitimité démocratique.
L’Etat nous met au défi de l’intelligence, relevons-le ! Il veut des demandes lourdes, solides et fortes. Nous devons avoir des moyens de pressions ciblés, justifiés, expliqués et validés par la population pour une négociation éclairée.
Ils jouent la montre, jouons la durée.
Nous ne voulons pas faire vite, nous voulons faire bien Le moment est venu et le RDV est posé !
Par exemple, nous avions posé le fait que la fusée ne décollera pas. Pendant que nous parlons la privatisation des activités spatiales est en marche dans le désintérêt de la Guyane. Ils travailleront avec leurs moyens sur l’autonomie et l’autarcie logistique totale du centre spatial.
Mon combat continue
Nous avons dans nos mains la destinée de nos enfants.
Nous nous souviendrons longtemps de cette saison d’awara 2017, le peuple guyanais se bat pour une meilleure Guyane, résolument debout.
Je ne suis plus à ce moment porte parole du collectif. Je laisse aussi désormais le soin à Messieurs Palmot et Goudet de gérer les 500 Frères et Trop’ Violans.
Je laisse aussi les membres du collectif qui ont une analyse différente du combat qu’il faut mener à leurs méthodes.
Mon implication, ma solidarité et ma détermination ne changent pas ni ma volonté de travailler activement pour la Guyane mais avec des outils fondamentalement différents.
Je reste irrémédiablement solidaire de notre pays. Mon camp est celui de la Guyane, de ses femmes, de ses hommes, de ses enfants, de ses mères, de ses pères, je ne laisserai pas les forces de police charger mes compatriotes sans réaction.
Je vous attend tous pour des rendez-vous futurs que je sais prometteurs.
Mon combat continue et comme je l’ai toujours dit, restons déterminés dans notre tête et dans notre cœur.