Il est clair que le néo-PPM et ses alliés, ici comme en #France, n’ont toujours pas digéré leur défaite du 13 décembre 2015. Ils sont dans le déni des causes de cet échec et sont littéralement remontés pour se venger en accumulant les obstacles, les critiques et les accusations mensongères contre la majorité du Gran Sablé pou Ba Péyi-a an Chans.
L’un des fers de lance de cette contre-offensive revancharde n’est autre que le chef du groupe politique de EPNM à l’assemblée de la #CTM, Jean-Claude Duverger soi-même, et accessoirement les sieurs Fred Lordinot ou Johny Hajjar. En attendant la reprise de service de Dame Conconne qui ne saurait tarder… Les trotskystes du GRS ne sont pas en reste par ailleurs. Serge Letchimy, quant à lui, au lieu de panser ses blessures, rumine déjà la présentation « au plus vite » d’une motion de défiance contre l’Exécutif de la CTM (FA du 20/01/20196).
L’axe de cette contre-attaque est de mener campagne sur les thèmes d’une prétendue « incompétence » et d’un supposé « immobilisme » de la nouvelle majorité de la Collectivité territoriale de la #Martinique à peine un mois et demi après son installation.
Ainsi Jean-Claude Duverger a publié le 25 janvier un libelle furieux sur un site dénommé « toutsavoir972.unblog.fr » où il exige « La Martinique veut des projets et des actes ».
Et de reprendre, à la manière de la méthode Coué, l’affirmation que le bilan d’EPNM est bon. Il serine l’antienne rabâchée à satiété : « Durant ces cinq dernières années, Ensemble Pour une Martinique Nouvelle a mis en place un rythme soutenu d’investissements afin de faire décoller la croissance et créer des emplois ». Et d’asséner à nouveau la pure falsification que « le chômage est passé sous la barre des 20 % et que la fréquentation touristique a doublé, rendant insuffisantes les capacités hôtelières de’ l’île ».
Prenant les devants face à une possible révélation de la situation financière difficile laissée par ses amis il dénonce par avance un « maquillage » et un trafiquage des chiffres du compte administratif 2015.
Dans « Le Progressiste » du 20 janvier il prétend que les adversaires du PPM ont « détourné le sens de l’élection » ( !) et que le peuple a été trompé parce qu’ « ils ont déversé des mensonges, instillé le doute, installé la peur ».
Quant à Fred Lordinot il continue à vitupérer contre l’alliance jugée « contre –nature » Marie-Jeanne/ Monplaisir (France-Antilles du 18/01/2016) qui serait la cause unique de la déconfiture de EPNM.
Il est rejoint sur ce point avec une analyse-plus élaborée mais pas moins erronée-par les trotskystes du GRS dont la tribune rageuse « CTM : Une nouvelle période politique ? » publiée dans France-Antilles du 27/01/2016 est hébergée également dans « Le Progressiste » du même jour. Les chevaliers du GRS, donneurs de leçon de marxisme dogmatique, accusent les partis du Gran Sanblé- dont celui qui est né sous le signe du refus radical du « bout de chemin avec l’usine » (ndlr : le PCM)- d’avoir « franchi le rubicon » de l’adoption d’une « orientation pro-capitaliste » et libérale. Comme d’habitude ce courant refuse de voir que la Martinique a changé depuis 1920 et est aujourd’hui en danger dans l’existence même de sa société.
La ministre socialiste des soi-disant « outre-mer », Georges Pau-Langevin, en a rajouté une couche dans France-Antilles des 23-24 janvier en affichant son peu de considération pour la création de la collectivité unique de la Martinique. Elle affirme en effet malhonnêtement que les partisans de la collectivité unique croyaient qu’ « elle allait être la solution aux problèmes des outre-mer » et qu’aujourd’hui on lui explique que çà coûte plus cher que les entités réunies alors que l’on pensait faire des économies. Elle doute qu’il y ait « une situation financière difficile » parce que ses amis PPM le nient et avertit qu’il n’a pas été prévu de dotation d’amorçage et que « nous n’avons pas de cassettes cachées ». Bien.
Décidément les socialistes, en bons assimilationnistes, confirment que pour eux, en dehors du droit commun français, il n’existe point de salut pour les colonies départementales.
Il faut répondre, une fois de plus, à Jean-Claude Duverger que le taux de chômage que Letchimy aurait fait passer en-dessous de la barre des 20 % en 2014 (exactement 19,4 %) résulte d’une nouvelle méthode de calcul (dument expliquée par l’Insee) et que depuis longtemps, suivant cette méthode de calcul, le taux de chômage BIT en Martinique était sous la barre des 20 % (17,9 % en 2007 par exemple).
Mais en réalité l’Insee reconnaît que, en comptant les chômeurs voulant travailler, il est de 29,2 %(Indicateur agrégé du chômage). Depuis mars 2010, date de prise de fonction à l’ex-Région de Serge Letchimy, on compte près de 8 000 chômeurs officiels de plus, malgré l’exode de 4 500 jeunes chaque année hors de Martinique (Insee-Analyses n° 8 de janvier 2010).
Quant à la fréquentation touristique, hors croisière, elle stagne autour de 490 000 visiteurs depuis 2010.
S’agissant du prétendu « décollage de la croissance », le produit intérieur brut (PIB) de la Martinique était encore en 2014 en-dessous du niveau de fin 2008 malgré le petit rebond de 1,4 % de 2014 du essentiellement à la reprise des exportations de la Sara, interrompues en 2013.
Par contre, la Martinique est jugée par la revue économique « Capital » et l’Institut Montaigne comme, respectivement, la 3ème ou la cinquième région la plus endettée de France. Surtout, son épargne brute est « en très nette diminution », sa capacité de désendettement est « dégradée ». Qui dit mieux ?
L’investissement par endettement explosif et massif de l’ex- Région n’a donc pas créé l’emploi et l’activité vantés au moyen de statistiques truquées.
Aujourd’hui le pays n’a pas besoin d’agitation et d’esbroufe perpétuels, mais d’une mise en place méthodique et sérieuse de la Collectivité territoriale de Martinique pour s’attaquer aux graves problèmes martiniquais.
Michel Branchi (1er/02/2016)
Economiste et Rédacteur en chef de Justice