Alors que les demandes d’explications formulées par les organisations du personnel, et notamment la CGTM-FSM, restent sans réponses, le travail parlementaire continue à vive allure. Le 1er octobre, c’est-à-dire jeudi, le texte rejeté par le personnel du Conseil Général, celui-là même sur lequel Josette Manin, assumant pleinement ses responsabilités de Présidente du Conseil général, avait fait les plus expresses réserves dans un courrier adressé à la Ministre des Outremer, va être examiné par l’Assemblée Nationale.
Il prévoit la subordination du DGS du Conseil général à celui du Conseil Régional et, par voie de conséquence, forcément, parce qu’il ne faut pas raconter d’histoire aux gens, ça fait craindre la subordination de fait de l’ensemble des cadres et agents du Conseil Général à leurs homologues du Conseil Régional.
Cette annonce de l’examen par les députés, alors même que le personnel Conseil général attend des réponses et a signifié son désaccord, a fait l’effet de la morsure du fouet. Ça grondait ferme aujourd’hui au bâtiment administratif du Conseil général et on s’attend à un mouvement de colère imminent, malgré les manœuvres démagogiques et manipulatrices de certains.
Il est quand même surprenant que par la volonté de certains élus locaux, dont M. Serge Letchimy : « Nous avons là un bon amendement, qui nous permettra, me semble-t-il, d’éviter le chaos », la Collectivité Territoriale de Martinique, nouvelle collectivité, se voit avant même sa mise en place imposer un état-major administratif. Il faut noter que la députée de Guyane est résolument opposée à cet amendement : Mme Chantal Berthelot « Mais au nom de quels critères le législateur se permet-il d’inscrire dans la loi le principe de la préséance du DGS de la région sur celui du département ? Certes, il faudra choisir entre les deux DGS, mais il appartiendra à l’exécutif de faire son choix ».
Le sentiment aujourd’hui, chez une grande partie du personnel et des cadres, au Conseil Général mais également au Conseil Régional, est que l’Exécutif de cette Collectivité toute neuve, une fois élu doit pouvoir librement choisir le chef de son administration au moment où il le jugera opportun et non se voir imposer celle qui aura été DGS du Conseil Régional qui sera là pour encore 6 mois mais qui, cerise sur le gâteau, sera payée pendant douze mois.
La CTM est une réforme structurelle majeure, tellement importante qu’elle en devient fondamentale pour le devenir de la Martinique et de ceux qui y vivent. A voir tous ces accommodements, qui sont ressentis comme iniques par les fonctionnaires du Conseil général, le sentiment qui se dégage de cette affaire est quand même que l’avenir du pays est entre les mains d’apprentis sorciers amateurs. Et ça, ça fait peur.
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