L’Assemblée de #Martinique a voté une motion. Extraits : « Les élus de la Collectivité Territoriale de Martinique, réunis ce jour, apportent leur total soutien aux salariés pour le maintien de leurs emplois et la poursuite du journal au service du pluralisme et de la libre expression. » Incroyable.
Landjet-sa ! Franch !
Ainsi, au vu et au su de tous, les élus de l’Assemblée de Martinique ont voté, sous la présidence de Claude Lise, une motion qui apporte un total soutien à « la poursuite du journal au service du pluralisme et de la libre expression ». Incroyable. C’est de l’humour noir ? De l’inculture ?
Que les élus soutiennent les salariés d’une entreprise dans une situation critique, ça passe. Normal. Mais là, l’impression qui met mal à l’aise c’est que certains en font un peu trop. D’ailleurs, le journaliste appelé à s’exprimer à la tribune de l’Assemblée le jeudi a dit sa surprise d’y avoir été invité. Et le lendemain, yo ka voté an mosion !
Depuis quand France-Antilles, sa rédaction, ses rédacteurs en chef, ses patrons, son actionnariat, …. ont jamais favorisé le pluralisme ? La libre expression ?
France-Antilles. Déjà le nom, ce nom est chargé de sens. Ensuite, France-Antilles, c’est le journal de Robert Hersant. Le papivore bien connu, si souvent décrié, honni. Le roi de la presse française. Celui qui faisait l’opinion publique en France COMME ICI en Martinique. C’est ce journal qui a été créé de toutes pièces en 1964 pour la venue du Général de Gaulle. Pour préparer ce bon peuple à l’accueillir et surtout pour éviter un nouveau « Décembre 59 ».
France-Antilles, le SMA (Service Militaire Adapté) et le BUMIDOM (Bureau des Migrations des DOM) sont les trois moyens stratégiques de haut niveau mis en oeuvre par le Gouvernement Pompidou à l’époque pour éviter une nouveau Décembre 59.
France-Antilles, c’est ce journal souvent appelé France-Menti (par certains de ceux-là même qui ont voté cette motion avec cette phrase infâme), qui a fracassé des années, des décennies durant, tout ce qui était à gauche, qui a fracassé les indépendantistes, les autonomistes, et tous ceux qui aspiraient juste au respect et à la dignité. C’est ce journal qui ouvrait ses pages à la clique politique la plus rétrograde penchant systématiquement du côté du manche, du coté des profiteurs, des exploiteurs, des possédants…
C’est aussi cette société qui a pendant des décennies profité du système en ne payant qu’une misère de loyer (ce que Bondamanjak avait dénoncé en son temps, ce qui avait contribué à changer les choses).
France-Antilles paie 1265, 62 euros de loyer pour l’immeuble public qu’il occupe en Martinique
Martinique : Le loyer de France-Antilles passe de 1265,62 euros à 10 500 euros
Personne ne s’en est souvenu dans l’assemblée ? La campagne pour les législatives rendrait tout le monde amnésique ? Ou bien parce que ce même journal est moribond, on oublierait tout ? Landjet sa !
Voilà le texte de la motion :
MOTION DES ELUS
DE LA COLLECTIVITE TERRITORIALE DE MARTINIQUE
France Antilles, journal publié en Martinique, depuis avril 1964, est le seul quotidien aujourd’hui.
Le tribunal de commerce décidera de son sort, le 6 juin, après l’étude de deux dossiers de repreneurs.
L’un envisage déjà la suppression de 89 emplois sur un total de 317 répartis en Martinique, Guadeloupe et Guyane.
Les élus de la Collectivité Territoriale de Martinique, réunis ce jour, apportent leur total soutien aux salariés pour le maintien de leurs emplois et la poursuite du journal au service du pluralisme et de la libre expression.
La liberté de la presse est un rempart de la démocratie.
Lorsqu’un journal meurt, c’est un peu de la démocratie qui s’en va.
Soutenons les salariés et le maintien de leur outil de travail.
Fort-de-France le 19 mai 2017