Si cette décision n’aura pratiquement aucun impact sur l’embargo en vigueur depuis 1962 selon le Département du Trésor américain, elle allège tout de même légèrement le fardeau de Cuba. Ce pays est actuellement confronté à une « crise de liquidités », ses banques étant à court de devises servant toutes ou presque à
payer les importations (14,5 milliards de dollars en 2008).
Cuba importe 80% de ses besoins alimentaires, essentiellement des Etats-Unis, « mais la crise se profilait depuis longtemps et est due à des erreurs de gestion et non aux ouragans » ayant officiellement causé en 2008 pour
10 milliards de dollars de pertes, selon un économiste ayant requis l’anonymat.
L’Etat cubain s’est retrouvé en défaut de paiement sur sa dette active à l’égard de l’Allemagne et du Japon, et tente de rééchelonner le remboursement de ses dettes à l’égard de sociétés étrangères. « Le risque, c’est que cette crisede liquidités ne devienne une crise de solvabilité », estime Oscar Espinosa
Chepe, un économiste dissident.
Cuba souffre de l’effondrement des prix du nickel (- 41% en 2008) sur lesmarchés, cette industrie étant l’une de ses principales sources de devises avec le tourisme, menacé, lui, par la crise économique mondiale.
Pour un directeur d’hôtels européens à Cuba, la décision américaine pourrait contribuer à sauver la saison touristique de cet été.